Déterminée à ne pas me laisser envahir par la
morosité ambiante, j’ai décidé de me concentrer sur des livres divertissants. Après le Christmas
Pudding de Nancy Mitford, je vous propose donc le dernier roman de Stéphanie
Mesnier, Tueuses mais pas trop. Un
véritable concentré de bonne humeur.
Mariée à un célèbre avocat et mère d’un petit Paul,
Camille Verdier peine à trouver sa place entre un époux coureur de jupons et une
belle-mère bilieuse et envahissante.
Un jour, alors qu’elle promène son fils au parc, elle tombe sur Rachel, une
vieille connaissance à qui elle confie ses chagrins. Cette dernière, sensible à l’histoire de son
amie, lui propose alors, pour mettre fin à ses souffrances, un marché aussi extraordinaire qu’inattendu.
Camille accepte, et rejoint ainsi les le Club très sélect des Bloody Ladies dont
l’unique objectif est d’éliminer ceux qu’elles nomment les Encombrants.
Dans les romans de Stéphanie Mesnier il est souvent
question de femmes fortes, au caractère bien trempé, en opposition à une gente
masculine plutôt balourde. Ce sixième roman ne fait pas défaut à cette règle mais
l’auteure y apporte encore plus de mordant et d’humour qu’à ses précédents
livres. Le scénario bien enlevé est soutenu par une écriture sans faille. Il
faut dire que Stéphanie Mesnier maîtrise l’art de la formule. Je ne sais pas où
elle va chercher certaines images mais quelques unes m’ont particulièrement
amusée comme lorsqu’elle fait dire à l’un de ses personnages, Henriette : depuis la mort de mon pauvre Vladimir, ma
vie n’est que vinaigre et cendres.
Ou encore à l’avocat Bruno
Verdier :
Trop de conscience morale tue les possibles,
aimait-il à répéter sentencieux.
Ou à Audrey, l’ancienne
star de série télé devenue présentatrice :
Les descentes dans le monde réel la déprimaient.
Pourquoi les vrais gens étaient-ils si moches se désolait-elle ?
Et un petit dernier :
Les progrès de la chirurgie et de la cosmétologie
ne rivaliseront jamais avec la fraicheur de la jeunesse, et Audrey flirte dangereusement
avec sa date de péremption.
Les situations comiques
s’enchaînent jusqu’à la scène finale qui m’a franchement fait rire aux éclats
dans le métro, provoquant la curiosité de certains passagers !
Mais ne vous y trompez pas. Derrière ce ton léger
et drôle, la romancière dresse un portrait caustique de notre société. Les avocats sans scrupules, les journalistes égocentriques,
le diktat de la mode et des régimes, les petits arrangements épiscopaux pour
cacher les vilains secrets de l’Eglise, ne sont que quelques uns des thèmes qui
passent dans une moulinette acérée. Je me suis régalée et même surprise, chose
rare, à relire certains passages pour en
goûter à nouveau la saveur.
Je ne serais pas surprise
que ce roman donne lieu à une adaptation cinématographique. A suivre donc…
Mais en attendant, courrez acheter ce livre
réjouissant et réfléchissez à qui pourrait bien être votre encombrant….Et ne me dites pas que vous n’en avez aucun!
Vagabondage :
La mascotte du Club des
Bloody ladies est le Flamant rose, un oiseau extraordinaire qui représente fort
bien cette association de tueuses ! Voilà un animal majestueux et
extrêmement coquet. Pour preuve, sa glande uropygienne fabrique une substance
avec laquelle il se lustre le plumage pour faire ressortir sa couleur rose
!
Surtout, il incarnait
semble t-il dans l’Egypte ancienne Le Phénix, cet oiseau fabuleux qui renaît de
ses cendres et symbolise ainsi la vie éternelle.
Pour en savoir plus, voici
un article répertoriant toutes les caractéristiques de cet animal à plumes extraordinaire. Cliquez ici
Tueuses mais pas trop, de Stéphanie Mesnier. Paru aux éditions Fayard en
Février 2015. Version brochée 18€ - Version numérique 12,99€.
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