dimanche 30 octobre 2011

Intouchables (Eric Toledano, Olivier Nakache)

C’est avec quelques réticences que je me suis rendue à l’Avant-Première d’Intouchables, à laquelle une amie m’avait conviée. L’histoire me semblait caricaturale et bourrée de clichés. De plus si j’apprécie depuis longtemps le jeu de François Cluzet, j’avais classé Omar Sy dans les petits acteurs qui surfent sur le succès d’une émission télé. Mais j’aurais eu tort de m’en tenir à de tels a-prioris, car Intouchables fut une excellente surprise, et sur bien des points.

Philippe (F.Cluzet), un aristocrate devenu tétraplégique à la suite d’un accident de parapente, recrute comme aide à domicile Driss (Omar Sy), un jeune de banlieue, qui sort de prison. De la rencontre improbable entre cet handicapé physique et cet handicapé social, va naître une amitié forte et touchante. Une histoire d’hommes, au-delà des apparences.

Rien n’est trop beau (Rona Jaffe)

La couverture en noir et blanc de ce roman de 550 pages nous met tout de suite dans le bain : une jeune femme au look très années 50 marche en funambule sur le Brooklyn Bridge, à New-York, et semble réfléchir à la meilleure manière de ne pas tomber.
C’est en  discutant avec un producteur de cinéma que Rona Jaffe décide d’écrire un livre  sur « les filles qui travaillent à New-York.» Elle connaît le sujet et sait de quoi elle parle. Cinq mois et cinq jours plus tard, la jeune auteure de 26 ans rend un manuscrit qui  deviendra immédiatement un best-seller. Ce 1er roman, publié en 1958 et réédité aujourd’hui par les Presse de la cité, fut une véritable révélation pour des milliers d’Américaines qui se reconnurent dans le destin des personnages. Il nous emmène au cœur de la Grande Pomme des années 50, dans un monde à la « Mad Men » gouverné par des hommes, et où les femmes n’ont souvent qu’un seul choix pour se construire un avenir : le mariage.

jeudi 20 octobre 2011

Exposition des jouets et des hommes

Pensez vous que les jouets prennent vie la nuit comme dans les contes d’Andersen ? Si tel est le cas, cela doit être un joli tohu-bohu dans la Galerie nationale du Grand Palais ! Entre ours en peluche, poupées anciennes, Barbie en tous genres, automates, figurines de plomb, avions de chasse et autres voitures miniatures, l’animation doit être intense... L’exposition  Des jouets et des hommes  retrace à travers mille objets en provenance de collections publiques et privées, l’histoire du jouet de l’Antiquité à nos jours en Occident.  
Chaque salle aborde une thématique différente. D’abord les jouets offerts à Noël, longue tradition initiée avec la naissance du Vieux barbu en 1830. On admire ici le Père Noël automate de la vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville en 1925, presque grandeur nature, qui avait déjà troqué son traîneau pour un avion.

dimanche 16 octobre 2011

Mary Ann en Automne (Armistead Maupin)

Voici comment Angelo Rinaldi de l’Académie Française parlait des Chroniques de San Francisco en  1998 : un livre délicieux, tendrement ironique, chaleureux, qui nous mène par le bout du sourire dans une cascade d’aventures toutes plus invraisemblables les unes que les autres… un régal.
J’ai commencé à lire, ou plutôt à dévorer Les Chroniques dès leur parution en France aux éditions Passage du marais, en 1998, soit vingt ans plus tard qu’aux Etats-Unis. Vendues à 30 millions d’exemplaires à travers le monde, dont 5 en France, c’est l’un des succès les plus retentissants de la littérature gay contemporaine.
J’attendais impatiemment la sortie de chaque nouveau volume qui promettait un moment de détente et de légèreté avec son lot d’histoires rocambolesques. Très vite, les personnages me sont devenus si familiers que j’en parlais comme de bons amis.

samedi 8 octobre 2011

NADEAH : La folie douce

Lorsque j’avais une dizaine d’années, un musicien m’a demandé si je connaissais la différence entre écouter la musique et l’entendre. Ecouter la musique, c’est y prêter toute son attention. Intercepter le son de chaque instrument, l’isoler, se focaliser tour à tour sur un rythme, une voix… Avec Nadeah c’est une nécessité, tant est riche l’orchestration de ses morceaux, composés par Nicola Tescari. La rencontre entre la chanteuse pop rock et ce diplômé du conservatoire de Boston qui a travaillé avec Sting et écrit grand nombres de musiques de films, est détonante.
Un dimanche matin, je me réveille branchée sur FIP et j'entends Odile le titre phare de la jeune Australienne. Séduite, je télécharge aussitôt les 11 titres de son 1er album  Venus gets even  et les fait tourner en boucle dans mon iPod.

dimanche 2 octobre 2011

LEWIS HINE : Un photographe concerné.

POIGNANTE. Si je devais résumer d’un mot l’exposition des photos de Lewis Hine (1870-1940) qui se tient actuellement à la Fondation Cartier Bresson, ça serait sans aucune hésitation celui-ci. J’en suis ressortie retournée et pleine d’admiration pour ce pionnier de la photographie sociale et documentaire. Il nous offre un témoignage saisissant de la société ouvrière du début du XXé siècle : les taudis de Londres et de Pittsburg, le travail des enfants, l’arrivée des immigrés à Ellis Island… une misère universelle immortalisées par l’oeil du photographe.
Car l’américain Lewis Hine est avant tout un artiste sociologue et humaniste. Il écrit, milite pour la justice sociale, publie des pamphlets, s’engage dans la lutte contre le travail des enfants. Alors que la révolution industrielle transforme profondément la société, Hine, tout en célébrant le progrès technique et la valeur travail, replace l’être humain au centre.
Ses clichés donnent la part belle aux gens de peu, aux sans noms, aux oubliés qui, grâce à lui, ne sont pas sans visage. Ce sont des regards pour la plupart signés, mais aussi volontaires et même parfois souriants qui fixent l’objectif. En 1933, Hine écrit C'est au nom de la force expressive et non de l'emphase que je sélectionne les visages les plus marquants pour mes portraits industriels, parce que c'est la seule façon de traduire ma conviction qu'au bout du compte, le plus important c'est l'esprit humain