dimanche 30 octobre 2011

Intouchables (Eric Toledano, Olivier Nakache)

C’est avec quelques réticences que je me suis rendue à l’Avant-Première d’Intouchables, à laquelle une amie m’avait conviée. L’histoire me semblait caricaturale et bourrée de clichés. De plus si j’apprécie depuis longtemps le jeu de François Cluzet, j’avais classé Omar Sy dans les petits acteurs qui surfent sur le succès d’une émission télé. Mais j’aurais eu tort de m’en tenir à de tels a-prioris, car Intouchables fut une excellente surprise, et sur bien des points.

Philippe (F.Cluzet), un aristocrate devenu tétraplégique à la suite d’un accident de parapente, recrute comme aide à domicile Driss (Omar Sy), un jeune de banlieue, qui sort de prison. De la rencontre improbable entre cet handicapé physique et cet handicapé social, va naître une amitié forte et touchante. Une histoire d’hommes, au-delà des apparences.


Le film est tiré d’une histoire vraie. On aurait pu pleurer mais avant tout on rit.   J’ai  ri aux larmes à certains moments et souri à beaucoup d’autres. Pendant 1H52 on ne s’amuse pas de Philippe mais avec Philippe. Et c’est ce qui fait toute la différence.
Cet humour et cette force rendent nos héros Intouchables. La pitié n’est pas de circonstance alors qu’il aurait été bien facile de tirer les grosses ficelles du sentimentalisme et de s’en contenter.

François Cluzet interprète son  personnage de manière magistrale et Omar Sy rend nous fait mourir de rire. Le duo fonctionne à merveille. Les dialogues, sont parfois crus et directs, jamais vulgaires. Ils nous font toucher du doigt le quotidien d’un homme dont la vie si elle est à jamais liée à son fauteuil ne se réduit pas à lui. On ne s’apitoie pas, ni ne ressent la moindre complaisance. Car s’il est une chose que Philippe ne supporte pas, c’est la compassion.

J’ai passé un très bon moment. Et je trouve que l’humour, dans ce film, a rempli tout son rôle. Dans un premier temps, on savoure l’histoire, on rit de bon cœur, et ensuite, on réfléchit. On s’interroge sur la place des handicapés dans notre société et là-dessus, il y aurait beaucoup à dire et à réformer.


Vagabondage :

Peut-on rire de tout ? Voilà un sujet de philo parfait pour bacheliers boutonneux…
Si l’est un humoriste qui s’est permis de rire de tout, mais pas avec n’importe qui, c’est bien Pierre Desproges : les juifs, les homosexuels, les vieux, les jeunes, les femmes, le cancer… Une liberté d’expression aujourd’hui mise à l’épreuve. Il  n’est qu’à voir la polémique générée, en 2008, autour du sketch corrosif de Stéphane Guillon sur les jeux paralympiques. 

Voici une interview où Desproges s’explique.




Intouchables, sortie le 2 novembre au cinéma

4 commentaires:

  1. Moi aussi, le pitch me semblait caricatural, et je me méfie des histoires dégoulinantes de bons sentiments. Néanmoins, tu m'as donné envie d'aller le voir. Je sais que tu es une spectatrice exigeante...
    Merci pour ces images de Desproges, il nous manque et ça fait plaisir de le revoir.

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  2. Le film a reçu dimanche au Festival international de Tokyo le Grand prix Sakura...Un bon début !

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  3. Hello j'ai adoré moi aussi, et bizarrement j'en avais pas du tout entendu parlé avant d'y aller ...quelle belle surprise. " pas de bras, pas chocolat" :-)

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  4. @Pascale: je pense que la scène à l'Opéra restera un moment d'anthologie !!!

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