lundi 16 janvier 2012

Cyanure (Camilla Lackberg)

Dès novembre, les murs des stations du métro parisien arboraient, en 4 par 3, les affiches de la couverture rouge et noire de ce livre, avec en médaillon un petit daguet dans une boule à neige. Opération marketing efficace puisque j’ai demandé ce roman pour Noël (je vous ai déjà dit que ma liste avait été très longue…). Belle couverture donc, avec, qui plus est, une accroche alléchante : « Un conte de Noël délicieusement macabre » me promettait-on. Brrrrrrr….D’avance j’en frissonnais, m’imaginant déjà sous ma couette par un soir de tempête, un thé fumant posé sur ma table de nuit. C’est fou ce qu’une simple affiche peut faire fantasmer car je n’avais encore rien lu de Camilla Lackberg, une des reines du polar dont les ventes caracolent en tête des ventes en Suède comme à l’étranger. Depuis Mankell et Larsson, les auteurs nordiques ont leur réputation, et on les suit les yeux fermés…

La météo étant particulièrement clémente cette année, je n’ai pas attendu un improbable coup de blizzard pour me plonger dans ce polar. Son petit format et sa couverture cartonnée, très agréable au toucher, en font avant tout un très bel objet (à l’ère du « tout numérique », on ne souligne pas assez combien il est agréable de tenir un livre entre ses mains et de le feuilleter). Ses 128 pages et sa typographie taille 20 le rapproche d’avantage d’une nouvelle que d’un roman. Première déception, car je m’attendais à un bon gros roman qui me tiendrait en halène quelques soirées. Tant pis. Si ma peur devait être brève, j’espérais toutefois qu’elle s’avère intense ! En réalité, je n’ai pas été plus effrayée qu’en lisant le Club des cinq ou Fantomette.

L’histoire est stéréotypée, il s’agit d’une énième version du meurtre en vase clos. Et celle-ci n’a rien d’original. Martin, jeune policier, accompagne sa petite amie, Lisette, pour une réunion de famille sur l’île suédoise de Valö. Le soir de son arrivée, au cours du dîner, le grand-père, un richissime magnat de l’industrie, meurt soudainement. Martin devine vite qu’il a été empoisonné au cyanure. Dehors, une tempête de neige fait rage, isolant l’île et ses occupants du continent. Impossible de prévenir les secours ou d’alerter la police. Martin, inexpérimenté mais perspicace, va devoir mener l’enquête seul et percer les secrets de cette famille très étrange.

Tous les ingrédients sont réunis, pourtant, la mayonnaise ne prend pas. L’on se retrouve devant un œuf sur le plat avec un tout petit jaune et j’ai senti mon agacement monter en tournant les pages. Les personnages manquent d‘envergure et de réalisme,l’intrigue piétine sans qu’aucun rebondissement ne vienne la relancer. S’il est vrai que je n’avais pas imaginé le dénouement, je n’ai pas été conquise par le scénario. Dans ce huit-clos qui se veut inquiétant C. Lackberg tente sans y parvenir de rendre hommage à Agatha Christie et à Conan Doyle. Tout est caricatural, lourd, et la chute m’a laissée sur ma faim. De plus l’écriture est sans grâce. Je me suis terriblement ennuyée, regrettant d’avoir fait dépenser de l’argent à celle qui m’a offert ce livre. Finalement, heureusement qu’il n’était pas plus gros car je ne serais sans doute pas allée au bout.

Bref, cela m’a presque découragée de lire d’autres livres de cette auteure, mais il semblerait selon plusieurs bloggers que celui-ci soit un accident. Peut-être lui donnerais-je une autre chance, mais cette expérience m’a confirmé (ce que je savais déjà…), qu’il faut se méfier de la publicité, du bel emballage et ne pas trop en attendre. Quand leurs livres marchent, certains auteurs ont tendance à devenir paresseux, l’éditeur tire sur la corde et le lecteur est pris pour un pigeon. Rien ne vaut l’heureuse surprise, au détour d’une ballade chez un libraire, de la découverte d’un auteur qui a quelque chose à raconter et sait pour cela s’y prendre.


Vagabondage :
Tous les avis ne sont pas aussi sévères que le mien …Allez, je suis bonne joueuse alors si vous souhaitez en découvrir un plus positif, allez donc faire un tour sur le pasitblog. Vous y trouverez  en plus grand nombre de billets intéressants.




Cyanure, de Camilla Lackberg, aux éditions Actes Sud, collection Actes noirs. Traduit du suédois par Lena Grumbach. 16,80€

10 commentaires:

  1. Les avis de Misty étant toujours précieux, je ne suis pas sûr de le lire celui-là...

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  2. Je crois que c'est plus sage....

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  3. merci pour cette critique qui va éviter l'achat et surtout la lecture d'un livre qui semble bien peu intéressant ! il y a suffisamment de bon polar pour se passer de celui là !
    J'ai lu la princesse de glace de C. Lackberg, et j'avais été moyennement séduite par le livre.
    je vais en rester là je pense..

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    1. Bon et bien je suis contente de t'éviter cela....et tu me passes l'envie d'en essayer un autre!

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  4. Merci "in the mood" pour cette publicité !
    J'avais été moins prolixe dans la critique, mais je te rejoins tout à fait. Derrière ce joli petit livre, beaucoup de paresse de la part de l'auteure. Quel dommage !
    Je pense me laisser tenter par un autre de ses récits pour valider ou infirmer mon avis. Mais j'ai peur que la première impression soit la bonne. Hélàs.
    Rien ne vaut un bon Agatha Christie ...

    Kate du "pas it blog"

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  5. Publicitéé méritée Kate:-) Tout à fait d'accord pour C.Lackberg! A suivre donc....

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  6. Inscris toi dans une bibliothèque pour lire les autres ..!

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  7. C'est vrai que la couverture est jolie. Mais en littérature, le flacon ne suffit pas à donner l'ivresse... On devrait pouvoir être remboursé.

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