samedi 11 août 2012

Starbuck (Ken Scott)

En visionnant la bande annonce du dernier film de Ken Scott, j’ai pensé : voilà une comédie grasse à l’humour potache. Et puis je me suis laissée convaincre par quelques uns de mes amis qui étaient allés le voir et semblaient avoir passé un  très bon moment. Je ne l’ai pas regretté.

David Wosniak est un quarantenaire looser. Ce grand gaillard québécois aurait depuis longtemps perdu son job s’il ne travaillait pas au sein de la petite boucherie détenue par sa famille. Insatisfait par sa vie professionnelle et amoureuse, des problèmes d’argent jusqu’au cou, il tente de s’en sortir en cultivant du cannabis.
Jusqu’au jour où on lui annonce que les dons de sperme qu’il a fait il y a vingt ans pour gagner de l’argent, ont engendré…cinq cent trente trois enfants! Et une bonne centaine a décidé de le retrouver, pour combler le manque paternel. Inutile de vous dire que la vie de Starbuck (c’est le surnom que David s’est choisi pour faire ses dons de sperme) va s’en trouver bouleversée.

Voici un film intelligent et drôle, qui traite de la paternité et de la place de l’homme dans la famille. David est entouré de personnages masculins qui ont tous un avis sur la question. Entre son meilleur ami qui se fait bouffer par ses enfants (Les enfants c’est un trou noir qui absorbe toute ton énergie, ton temps, ton argent ! Ils ne m’écoutent pas ! Mes enfants ne captent pas les fréquences de ma voix !), et ses deux frères qui vivent leur rôle de père de façon complètement différente, il ne sait plus à quel Saint se vouer et devra se recentrer sur lui pour connaître ses désirs profonds.
Ken Scott en profite aussi pour mettre en exergue la question du « droit de savoir » des enfants éprouvette. Il déclare : Quand on raconte la prémisse, la première réaction est le rire. Mais en même temps, il s'agit d'interroger la paternité. Si c'était l'inverse - si c'était possible -, on rirait moins qu'une femme puisse avoir 533 enfants. Cela nous permet de parler de la paternité d'un point de vue très moderne. Les cliniques de fertilité sont une problématique tout à fait réelle, c'est un peu le Far West là-dedans, et il y a de véritables questions éthiques à se poser.



Malgré une ou deux longueurs, le film est très bien rythmé entre mélodrame et comédie. Il est servi par un casting hors paire dont je ne connaissais aucun des acteurs ! Patrick Huard dans le rôle de Starbuck est excellent et très touchant. Il nous fait passer du rire aux larmes avec une facilité déconcertante. Son meilleur ami, joué par Antoine Bertrand, est hilarant et les rôles secondaires sont tous très crédibles.
Un remake américain est en préparation avec Vince Vaughn dans le rôle du héro mais je doute qu’il soit aussi réussi.
En résumé, allez-y vite. Je crois qu’il ne se joue plus dans beaucoup de salle, mais ça serait vraiment dommage de le louper. Mon ami Cédric sera d’accord avec moi, il n’y a qu’à lire sa critique.

Vagabondage : Le film est sous-titré et croyez moi c’est nécessaire. Le québécois est une langue à part entière et les expressions imagées fleurissent à chaque dialogue. En voici quelques exemples ici (à dire avec l’accent hein ?!). 
Bon ben c’est toutte pour aujourd’hui. J’ai un œil qui se crisse de l’autre! (c’est tout pour aujourd’hui, j’ai les yeux qui commencent à loucher)


2 commentaires:

  1. heureux de voir que mon conseil fut bon :)
    Belle critique.
    Bises

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  2. J'ai adoré ce film à la fois très drôle et touchant

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