dimanche 17 février 2013

Je vais mieux (David Foenkinos)


Et hop ! Encore un livre de David Foenkinos dont je me suis régalée. Certes, je vais mieux est un peu différent de ses précédents romans, moins onirique, moins léger, plus ancré dans la réalité, mais toujours aussi délectable.
Cette fois, David Foenkinos nous raconte l’histoire d’un homme (lui ?) qui se réveille un matin saisi d’une douleur intense dans le dos. Il pense que cela va passer, et puis non. La douleur s’installe, s’intensifie, jusqu’à devenir insupportable et obsessionnelle. D’IRM en scanners, de spécialistes en charlatans, rien n’y fait. Somatisation ?  Il faut dire que rien ne va plus dans la vie de notre héros. Travail, vie de couple, relations familiales, tout bat de l’aile. La douleur ne serait-elle pas juste une alerte pour lui faire comprendre le point de non retour auquel il est arrivé ?

L’auteur nous invite au cœur de la vie d’un homme qui se débat pour atteindre, tel le Don quichotte de Jacques Brel, l’inaccessible étoile. Cela pourrait être vous ou moi. Lorsque l'on se trouve à la croisée des chemins, on prend bien souvent la route qui nous semble la plus confortable, la moins risquée, par peur du changement et de l’inconnu. Il nous faut parfois des alertes pour changer de cap. Dans le cas de notre héro, c’est son propre corps, par l’intermédiaire de la douleur, qui va lui faire prendre conscience qu’il subit sa vie, sans oser la prendre en mains. Le moment est venu de bomber le torse et de prendre un nouveau départ !

La capacité  de Foenkinos à trouver le mot juste et la bonne image pour qualifier un sentiment ou une situation, est désormais sa marque de fabrique. Ici encore, le texte est truffé de petites perles qui m’ont enchantée :

<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->On devrait vivre sa vie à l’envers pour ne pas la rater.
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->Il a insisté pour que je commande un dessert, je me suis retrouvé avec une île flottante. J’avais l’impression d’être face à un miroir ; j’allais manger le correspondant sucré de mon état d’esprit.
<!--[if !supportLists]-->-      Mes parents habitaient une zone pavillonnaire, c’est à dire l’équivalent d’une euthanasie sociale.
<!--[if !supportLists]-->-      Quelques mois après notre rencontre, Sylvie me présenta Edouard. Elle annonça sobrement : "c'est l'homme de ma vie." Cette expression m'a toujours impressionné. Je demeure fasciné par cette éloquence grandiose, cette stabilité qui concerne la chose la plus imprévisible qui soit : l'amour. Comment peut-on être certain que le présent prendra la forme de toujours ?
<!--[if !supportLists]-->-      Le quotidien est une redoutable machine à ne plus observer l'autre.

Comme d’habitude dans les romans de Foenkinos, tout finit bien et le héro triomphe de ses problèmes par des moyens parfois inattendus.
Ce livre nous pousse à nous interroger sur la vie que nous menons, sur les habitudes qui nous enferment dans un cocon certes rassurant mais si peu stimulant. Et si nous sortions de notre zone de confort ? Si à l’instar du professeur du Cercle des poètes disparus, nous montions sur une table pour changer notre point de vue ? Si nous faisions sauter les barrières? Notre idéal n’est peut-être pas inatteignable…

Ce livre m’a fait réfléchir et prendre conscience d’un certain nombre de choses sur notre quotidien. En cela, c’est une réussite.

Vagabondage :
Quand l'âme est bâillonnée, c'est le corps qui parle, nous dit Michèle Freud, psychothérapeute.
Avez vous déjà remarqué le nombre d’expressions qui associe notre état émotionnel à notre santé physique ?
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->En avoir plein le dos
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->Se prendre la tête
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->Se faire de la bile
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->Etre à fleur de peau
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->Ca me reste sur l’estomac
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->En avoir le souffle coupé
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->Etre sur les rotules
<!--[if !supportLists]-->-       <!--[endif]-->Ca m’est resté en travers de la gorge…

Il y en a pléthores ! Alors si vous avez recours à ce type d’expressions plusieurs fois par mois, il est grand temps de vous détendre. Yoga, sophrologie, Pilates, Taï Chi, méditation,  ce ne sont pas les activités qui manquent. D’ailleurs elles n’ont jamais eu autant de succès, le signe sans doute que nous avons besoin de « zénitude » dans un monde où tout nous appelle à courir sans cesse !

Je vais mieux, de David Foenkinos, paru le 10 janvier 2013 aux éditions Galimard. 19,50€



4 commentaires:

  1. J'adore vos commentaires de lectures...:)
    Et là, moi qui avait osé ne pas être emballée par La délicatesse (sacrilège d'après certains!) j'ai bien envie de me laisser tenter par celui-là....
    Bonne journée, Violette.

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    1. Merci Violette. Si j'ai réussi à vous convaincre de lire ce livre j'en suis râvie. Si vous n'avez pas aimé la délicatesse, il y a quelques chances que celui ci trouve d'avantage grâce à vos yeux :-) A bientôt.

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  2. Bonsoir Misty, Je voulais justement me l'acheter, mais j'hésitais .... !
    je le commande dès ce soir. Moi aussi j'adore tes commentaires. Bisous Libellule

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    1. J'ai hâte d'avoir ton impression libellule ! Tu devrais lire ça comme on mange un petit pain :-)

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