samedi 24 septembre 2011

En un monde parfait (Laura Kasischke)

C’est une libraire qui m’a conseillée ce livre. Elle était elle-même entrain de le lire et totalement sous le charme. Mais, si les critiques le concernant sont dithyrambiques, j’avoue que ce roman m’a laissée perplexe.
L’histoire est des plus simples : à 32 ans, Jiselle, une hôtesse de l’air, se désole d’être toujours célibataire tandis que ses amies sont mariées. Alors qu’elle se résigne à son statut de solo, elle rencontre Mark, pilote de ligne, veuf, très convoité. Autant dire qu’elle a l’impression d’avoir gagné au Super Loto. C’est la passion, bientôt le mariage, et tout semble parfait. Mais très vite, entre les enfants de Mark, les absences de celui-ci et l’ombre de l’épouse défunte qui plane sur la maison, le conte de fée tourne vinaigre. De plus, une mystérieuse épidémie sévit aux Etats-Unis, obligeant la population à s’isoler…
Je n’avais jamais lu Laura Kasischke (elle sort ce mois-ci « Les revenants », chez le même éditeur). Et ni l’histoire, ni le style de ce roman ne m’ont convaincue. Pourtant, et c’est là le paradoxe, je l’ai lu d’une traite.
J’ai trouvé les personnages assez caricaturaux (par exemple, les deux filles de Mark rappellent les méchantes sœurs de Cendrillon). Au point qu’ils en deviennent improbables. Leur évolution est parfois incompréhensible et on saisit mal ce qui les anime. Le retournement de situation des derniers chapitres m’a carrément laissée songeuse.
Même manque de profondeur pour la toile de fond du roman, l’épidémie de la grippe de Phoenix.
Car pendant que Jiselle s’acharne à construire une famille parfaite dans une vie parfaite, autour d’elle, le monde s’écroule. Ce qui l’oblige à se dépasser et la révèle à elle-même. Peu à peu, les bases de la société sont détruites : l’énergie, la nourriture, les institutions publiques. Chacun est obligé de faire face et de se débrouiller avec les moyens du bord. La nature (qui a horreur du vide…) en profite pour reprendre ses droits. Thèse écolo ? Je crois qu’il y avait plus à en tirer.
Malgré tout, je me suis prise au jeu. J’avais envie de savoir ce qui allait se passer, et surtout, j’espérais qu’il se passe quelque chose. Je ne vous dis pas si j’ai été récompensée.
Laura Kasischke délivre dans son roman un message d’espoir, un peu simpliste à mon goût : seuls l’amour et la chaleur humaine peuvent créer un monde parfait.
J’aimerais bien connaître les impressions de ceux qui l’ont déjà lu…

Vagabondage : La fin du monde… voilà un sujet qui nourrit bien des fantasmes. Une prophétie Maya prédit l’apocalypse pour la fin 2012. Ca nous laisse un peu plus d’un an pour réaliser nos rêves les plus fous : lâcher son boulot en criant « Au revoir, au revoir Président ! », épouser Georges Clooney au Darfour, s’acheter son petit Kelly avec un chèque en bois... Ou alors, amasser vite fait des bons points pour son Karma, afin de ne pas être réincarné en vers de terre ensuite… Enfin, dans le doute, j’attends de voir venir.
Si vous voulez donner votre vision de la fin du monde, laissez donc un post sur le site  Last Days 2012. Certains ne manquent pas d’humour, d’autres sont complètement azimutés.
Envie de survivre ? C’est dans le petit village de Bugarach (coup de bol, c’est en France !) qu’il faudra émigrer en décembre 2012… Le seul endroit qui devrait résister à… à quoi, on ne sait pas bien mais il résistera !


En un monde parfait, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Eric Chédaille, Christian Bourgois, 2010

5 commentaires:

  1. Les contes de fées ne sont plus ce qu'ils étaient puisqu'ils nous parlent de fin du monde. Et mieux vaut réfléchir avant de croquer la pomme de Blanche-Neige. Les romans sont souvent le reflet d'une époque, et l'époque cultive le goût du désastre. En particulier aux États-Unis, un pays en proie aux doutes, toujours en guerre (plusieurs guerres), détesté très au-delà de ses frontières et auquel même les Chinois se permettent aujourd'hui de donner des leçons. Rien de parfait, dans le monde que nous présente Laura Kasischke, plutôt un adieu au monde d'hier et l'angoisse de l'avenir. Ce livre m'a déçue car on ne fait qu'y humer l'air du temps, sans jamais aller plus loin. Alors bien sûr, l'auteur affirme que seule la beauté et la poésie nous sauveront du désastre... Mais doit-on opposer Andersen à William Blake ? C'est mal connaître les contes d'Andersen que de les croire roses... Enfin, il y aurait beaucoup à dire, ma chère Misty.
    Félicitations pour ton blog, intéressant et d'excellente tenue !

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  2. En ce qui me concerne, il y a longtemps que je ne crois plus aux contes de fées. Le prince Charmant n'existe pas, ça, je crois que tout le monde le sait. Quant aux Trois ours, ils ont bouffé Boucle d'or.

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  3. @Maxime: Merci pour cette critique étayée. Il y aurait en effet beaucoup à dire et finalement c'est sans doute le point positif de ce livre : il nous fait parler!
    @Ludie: Toujours aussi optimiste:-)Mais je te confirme: le Prince charmant n'existe pas et les 3 ours ont dû se taper une sacrée indigestion!

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  4. Je suis en train de lire son dernier roman, Les Revenants, et c'est pareil : un peu morbide, sans guère d'action, et pourtant, je ne peux m'empêcher de continuer de le lire. C'est un genre de maléfice, et ça m'agace.

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  5. @Birdie : Etrange en effet...Je crois que je vais m'abstenir!

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