jeudi 8 septembre 2011

Les filles de Hallows farm, suivi de Souviens toi de Hallows farm (Angela Huth)

Les filles de Hallows farm, sorti en 1998, nous raconte la vie de 3 jeunes anglaises, engagées volontaires agricoles dans une exploitation isolée. En 1941 ces jeunes filles étaient censées remplacer les hommes partis au combat. Tandis qu’elles s’évertuent à apprendre le rôle de « garçon de ferme », l’amour tient le premier rôle : amour passionné, amour résigné, amour-haine, amour impossible. Angela Huth nous décrit d’une plume remarquable les relations de nos trois citadines qui, si différentes soient elles, deviennent très rapidement les meilleures amies du monde. Prue la séductrice, Ag l’intellectuelle, et Stella la sage, chacune vit au rythme de ses espoirs et de ses déceptions.
Rien de bien nouveau mais c’est le style toujours léger et poétique d’Angela Huth que l’on apprécie. Les descriptions de la campagne anglaise en particulier nous feraient presque sentir l’odeur des champs de fleurs au printemps et le froid mordant des matinées d’hiver.
Conquise par ce premier tome, c’est donc plutôt confiante que j’ai abordé la suite, Souviens toi de Hallows Farm. Déception ! Si le style est toujours aussi remarquable, l’histoire, elle, brille par sa vacuité. Tant et si bien que j’ai failli arrêter ma lecture à plusieurs reprises. « Prue la séductrice » que l’on peut désormais appeler « la nymphomane » n’a cesse de « glousser » et de « battre des cils ». Une petite oie, incapable même de s’émouvoir lorsqu’elle perd son bébé avant terme, devant une horde de cochons en furie (et oui !). On oscille entre bâillements et agacement… Agacement dû principalement aux énormes contradictions qui lorsque l’on enchaîne les deux romans font bondir. Car, si Angela Huth fournit quelques indications quant au sort des personnages à la fin du premier volume, il y a un certain nombre d’incohérences avec ce qui est relaté par la suite.
L’épouse du fermier qui accueille les filles, en 1941, par exemple, meurt en maison de retraite dans le premier volume, chez elle, dans le second. La brillante Agatha, promise à un bel avenir d’avocat dans le premier livre, se transforme mystérieusement en femme au foyer. Dans le premier volume toujours, Prue rompt avec l’une de ses nombreuses conquêtes qui tombe au combat avant qu’elle n’ait pu le lui annoncer. Dans le second, un peu ébahi, on apprend qu’elle comptait l’épouser.
Je suis d’autant plus déçue que j’ai aimé la plupart des romans précédents d’Angela Huth. Dans celui-ci, le charme n’agit plus.
Vagabondage : Prue a bien du mérite à rester coquette en temps de guerre. Rappelons qu’à Paris, en 1941, les 1ers tickets de rationnement concernent les produits textiles.  Des règles strictes sont imposées : par exemple la confection d’un manteau ne devait pas utiliser plus de 4 mètres de tissus ! Pour lutter contre le manque de soie pour les bas, les femmes se teignaient les jambes avec de la brûle de noix ou du jus de carottes bouillies ! Enfin, le travail agricole et en usine nécessitait de retenir ses cheveux par un bandeau ou autres accessoires afin d’éviter les accidents. A l’instar de Scarlett qui se fait confectionner une robe dans des pans de rideaux, il fallait donc déborder d’ingéniosité pour rester « in » ! Découvrez ici la tendance glamour des années 40.
Et si vous êtes passionnés de ces années de guerre, je vous recommande ce site très bien fait, regroupant archives sonores, vidéos et photos.

Les filles de Hallows farm, , aux éditions Quai Voltaire. Date de parution, septembre 1998. Traducteurs: C.Armandet et A.Bruneau
Souviens toi de Hallows farm aux éditions Quai Voltaire. Date de parution, Mai 2011.Traducteur : Lisa Rosenbaum

3 commentaires:

  1. J'ai adoré Les filles de Hallows Farm, mais pas encore lu le suivant. Même si je l'ai déjà acheté. Ma tante, qui était une femme très coquette, m'a raconté que, pendant la guerre, elle se teignait les jambes, pour imiter des bas, et demandait à une copine de lui dessiner les coutures au pinceau... Oui, difficile de rester coquette en temps de guerre, et encore plus pour aller traire les vaches !

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  2. Ça donne pas très envie de lire la suite... Mais vu que je ne me rappelle plus trop du premier. Non quand même, vu le prix des livres, je crois que je ne l'achèterai pas.

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  3. Franchement, je ne conseille pas la lecture de ce 2nd tome. Il n'apporte vraiment rien qu'un sentiment d'avoir perdu son temps:-(

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