jeudi 20 octobre 2011

Exposition des jouets et des hommes

Pensez vous que les jouets prennent vie la nuit comme dans les contes d’Andersen ? Si tel est le cas, cela doit être un joli tohu-bohu dans la Galerie nationale du Grand Palais ! Entre ours en peluche, poupées anciennes, Barbie en tous genres, automates, figurines de plomb, avions de chasse et autres voitures miniatures, l’animation doit être intense... L’exposition  Des jouets et des hommes  retrace à travers mille objets en provenance de collections publiques et privées, l’histoire du jouet de l’Antiquité à nos jours en Occident.  
Chaque salle aborde une thématique différente. D’abord les jouets offerts à Noël, longue tradition initiée avec la naissance du Vieux barbu en 1830. On admire ici le Père Noël automate de la vitrine du Bazar de l'Hôtel de Ville en 1925, presque grandeur nature, qui avait déjà troqué son traîneau pour un avion.
Viennent ensuite nos amis les bêtes. Les irremplaçables ours en peluche y tiennent une bonne place. Je nourrissais le secret espoir de revoir mon ours « Grognon » (je l’avais appelé ainsi parce qu’il grognait à la première secousse), perdu lors d’un déménagement. Point de Grognon mais un magnifique Teddy Bear, qui doit son nom à Théodore Roosevelt. Lors d’une partie de chasse le Président refusa de tuer un ours que l’on avait capturé pour le simple plaisir d’utiliser ses cartouches.
Troisième étape de la visite : les jouets automates. Il y a là de magnifiques objets du XIXé Siècle comme ce Pierrot la lune ou cet acrobate qui ne semblent attendre qu’une invitation pour effectuer quelques pirouettes et donner l’illusion de la vie.
L’exposition interroge ensuite sur la place du jouet dans l’éducation dès le plus jeune âge. D’un côté les jeux d’action, de création, de combat, réservés aux petits garçons ; de l’autre la reproduction de l’univers domestique avec sa batterie d’appareils ménagers, de Barbie, de dînettes et de trousses d’infirmières qui seraient l’apanage des petites filles. Cherchez l’erreur…
Avec « l’âge des médias », l’univers du jouet se diversifie Tous les quadras s’arrêtent longuement pour saluer émus Nicolas et Pimprenelle, Colargol ou Buzz l’éclair. Ils s’émerveillent devant leurs enfants dubitatifs : « Ah je le reconnais lui ! C’est le méchant…et lui c’est le gentil et il est copain avec celle-ci ! ».
La visite s’achève par la délicate question de la sortie de l’enfance : On apprend par exemple que certaines civilisations avaient pour rituel de brûler leurs jouets pour accéder à l’âge adulte. Plutôt cruel non?
Bref, il suffit de se laisser porter pour retomber au pays des rêves et des sucres d’orges. Que l’on ait des enfants ou non, c’est une promenade agréable, intéressante, et qui remue chez chacun un certain nombre de souvenirs.
Quelques regrets cependant. D’abord cette exposition très riche aurait mérité un peu plus d’explications. Si les thématiques sont claires, le fil conducteur entre chacune d’elles n’est pas évident. La visite est entrecoupée d’animations réalisées par Pierrick Sorrin, artiste videaste, mais là je suis franchement restée sur ma faim, car je n’en ai pas du tout compris l’objectif.
Enfin, j’ai trouvé peu pratiques les légendes proposées. Au lieu de mettre un numéro sous chaque jouet et de renvoyer à un descriptif, les vitrines sont représentées sous forme de plan. Il faut donc d’abord situer l’objet pour obtenir ensuite son intitulé. Du coup, on loupe la moitié des informations.

Vagabondage :
Il semble que nombre de fillettes rêvent de se cloner en poupées. Leur « minimoi », en quelque sorte. C’est ce que propose  American Girl ,le temple le la poupée à New York. Trois étages sur la 5é Avenue qui regorgent d’accessoires pour tous les goûts. Le plus surprenant est le salon de coiffure : imaginez des rangées de poupées confortablement installées que l’on shampouine avant de les coiffer avec des tresses ou des couettes.
Un bras en moins, un œil crevé ? Pas de panique, le magasin a prévu un espace hôpital  pour les réparations.
Le concept se veut ouvert sur la société : Vingt-et-une combinaisons de couleurs de peau et de formes d’yeux sont proposés et chaque poupée est vendue avec un petit livre qui raconte l’histoire du groupe ethnique auquel elle appartient.


L’exposition « des jouets et des hommes » se tient jusqu’au 23 janvier 2012dans la Galerie Nationale du Grand Palais. Tarif :11€

6 commentaires:

  1. Merci pour ce voyage internaute en enfance Misty ! Mais un secret "les jouets sont bien vivants ",Coraline,Woody,Monsieur Patate,Buzz....D'ailleurs ils te saluent :-)

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  2. @Leeloo : merci! Des nouvelles de mon ours Grognon par hasard ? :-)

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  3. Leeloo a raison : les jouets ont une âme. C'est pourquoi je crois que je n'irais pas visiter cette expo, en dépit de la judicieuse critique que tu en dresses, Misty. J'aurais pas trop l'impression d'être au zoo et j'ignore si je pourrais résister longtemps à l'envie d'ouvrir les vitrines de tous ces jouets afin de leur permettre de s'échapper. Imaginer Nounours dans une cage de verre, c'est trop dur pour moi.

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  4. j'avais déjà hâte d'y aller... et ce billet ne fait qu'attiser mon envie...
    Au départ, je voulais partager ce moment avec mon grand... et le hasard faisant bien les choses, je vais m'y retrouver avec une classe entière de CE1... peut être également un moment privilégié pour partager entre différentes générations... et les sortir un peu de leurs cartes Pokémon ou Catch...
    Je ne manquerai pas de te faire part de mon sentiment suite à cette sortie.
    A suivre donc...

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  5. @Maxime : C'est peut être l'occasion de repérer les lieux pour organiser une évasion collective..
    @Cedric : Ils sont 30 maintenant dans les classes de CE1 c'est ça? Je ne peux que te souhaiter bon courage...Ceci étant ils vont être tellement absorbés par ce qu'ils vont voir que tu n'auras pas grand chose...et pour info,à la fin de l'expo il y a des ateliers pour les enfants.

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  6. C'est un gamin sur l'affiche de l'expo ? Je lui trouve les jambes bien poilues... Après tout, cela s'intitule des jouets et de hommes... Perplexité.

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