samedi 8 octobre 2011

NADEAH : La folie douce

Lorsque j’avais une dizaine d’années, un musicien m’a demandé si je connaissais la différence entre écouter la musique et l’entendre. Ecouter la musique, c’est y prêter toute son attention. Intercepter le son de chaque instrument, l’isoler, se focaliser tour à tour sur un rythme, une voix… Avec Nadeah c’est une nécessité, tant est riche l’orchestration de ses morceaux, composés par Nicola Tescari. La rencontre entre la chanteuse pop rock et ce diplômé du conservatoire de Boston qui a travaillé avec Sting et écrit grand nombres de musiques de films, est détonante.
Un dimanche matin, je me réveille branchée sur FIP et j'entends Odile le titre phare de la jeune Australienne. Séduite, je télécharge aussitôt les 11 titres de son 1er album  Venus gets even  et les fait tourner en boucle dans mon iPod.
Servie par une instrumentalisation très originale, Nadeah, d’une voix fragile et forte à la fois, nous emmène dans de multiples univers : variété des ambiances et des sons, à l’image de cette baroudeuse au parcours mouvementé entre l’Australie (dont elle est originaire), Londres (qu’elle dit avoir détesté) et Paris (dont elle a adoré l’accueil, et c’est pourquoi elle y vit depuis quatre ans). On pense écouter de la pop, et soudain, quelques notes nous transportent dans un cabaret des années 30. La folk fait le pont avec les années 50 comme dans Whatever Lovers say. Un piano ou une guitare donnent lieu à quelques ballades intimes, mélancoliques, à l’image de Song I just wrote. D’autres morceaux, comme Suddenly afternoon, sont magnifiés par de petits détails : le bruit des doigts qui glissent sur le manche de la guitare, le pépiement des oiseaux…
Difficile donc de classer cet album dans une seule catégorie.
Les textes sont tout aussi audacieux : L’histoire d’une femme qui passe son réveillon du 31 décembre dans un asile (An asylum at New year’s Eve), une autre sur un ex petit ami devenu tétraplégique (Even quadriplegics get the blues), l’amour comparé à l’Ouragan Katherina (Hurricane Katrina), ou encore sur la frénésie de Noël (Scary Carrols). Des thèmes parfois graves, qui tranchent avec la musique énergique qui les accompagne.
J’ai appris un peu tard qu’elle passait au Café de la danse à Paris le 4 octobre. Séance de rattrapage le 19 novembre au Point Ephémère dans le Xème arrondissement. On la dit géniale en concert, charismatique et pleine d’une énergie très communicative. Son ambition scénique : casser la barrière entre le public et la musique. On a hâte de la voir, et de l’écouter…
Vagabondage :
On peut dire que Nadeah est une digne représentante du brassage des cultures : Une mère d’origine indienne, serbe et portugaise, un père italien, une enfance australienne, un transit à Londres pour finir par s’établir quelques temps à Paris…Cela m’a donnée l’idée d’en faire un drapeau imaginaire regroupant tous ces pays.

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup, moi aussi. Et l'association entre cette chanteuse et un chef d'orchestre touche-à-tout est étonnante.
    Dis-moi, tu as l'air d'être branchée sur FIP toute la journée...

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  2. Oui, FIP c'est ma grande passion ;-))

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