mardi 28 février 2012

Une irrépressible et coupable passion (Ron Hansen)

Une irrésistible et coupable passion : Voici au mot près la une du New York Daily Mirror ,en 1927, au lendemain d’un crime scandaleux qui passionna l’Amérique.

Ruth Snyder est une jeune femme malheureuse en ménage. Mariée à Albert, un homme qu’elle n’aime pas et qui la malmène, mère d’une petite fille de 9 ans, son univers n’a rien d’exaltant. Peu à peu, elle se met en tête d’éliminer ce mari peu amène afin de profiter de la vie comme elle le mérite. Pour réaliser ses plans, elle séduit un bellâtre, représentant en lingerie fine, Judd Gray. Marié et lui aussi père d’une fillette, il va succomber à Ruth et se laisser convaincre de passer à l’acte. Il faut dire que Ruth est une femme enjôleuse et voluptueuse qui collectionne les amants et à qui peu d’hommes résistent. Mais le crime est loin d'être "presque parfait"...Il tourne à la boucherie et l’amateurisme des deux amants les mènent tout droit à la chaise électrique. 

Ce livre entre roman et récit m’a beaucoup déçue. Je ne sais s’il faut incriminer l’auteur, Ron Hansen, ou le traducteur, Vincent Hugon, mais l’écriture est étonnamment mauvaise : entre les fautes d’orthographe et les mots manquants, les éditions Buchet /Chastel se moquent vraiment de leurs lecteurs. Ensuite, la construction même du roman est ennuyeuse. L’histoire suit une chronologie sans surprise puisque l’on connaît la fin. Depuis la rencontre de Judd et Ruth jusqu’à l’issue fatale, tout est plat, sans suspens ni montée d’adrénaline. De plus, si en 1927 ce procès a secoué l’Amérique pendant des mois, à l’heure des scandales politico-sexuels qui nourrissent la presse aujourd’hui, cela n’a rien d’exceptionnel. Pour palier la banalité du récit et casser le déroulé de l’histoire, Ron Hansen aurait pu se servir d’avantage des minutes du procès ou des mémoires de Judd Gray, écrits en prison.

Seule la fin m’a récompensée, et encore, d’avoir enduré tant d’ennui. La retranscription du procès, l’incarcération à Sing Sing et la mise à mort des deux condamnés ne peuvent laisser indifférents. Les espoirs d’une libération pourtant improbable avant l’exécution, les dernières volontés, la préparation à la chaise électrique, aucun détail ne nous est épargné. J’y vois là un nouveau plaidoyer contre la peine de mort et plus particulièrement contre la chaise électrique, méthode d’exécution particulièrement cruelle et barbare. Le voltage élevé plongea instantanément Ruth dans le coma et lui paralysa les muscles du cœur……Les mains de Ruth se crispèrent sous l’effet d’un spasme musculaire involontaire. Sa chair brûlée était écarlate….Il y eut un crépitement. Les cheveux de Ruth prirent feu et des volutes de fumée se dégagèrent du casque.  Scénario d’horreur répété pour son complice.

Heureusement, même si la peine de mort n’est toujours pas abolie, cette méthode d’exécution n’est plus systématique. Les condamnés à mort ont désormais le choix entre l'injection létale et l'électrocution (quel luxe !). En février 2008, la Cour Suprême du Nebraska, dernier Etat a autoriser uniquement la chaise électrique, a prohibé son usage estimant que cette méthode était contraire à la dignité humaine, et donc, anticonstitutionnelle.

En résumé, 21 euros, c’est cher payé pour un livre mal écrit, mal traduit, et mal ficelé ! Si vous souhaitez tout de même le lire, je ne saurais que trop vous conseiller d’attendre qu’il sorte en poche !

Vagabondage : L’exécution de Ruth Snyder est pour Tom Howards, photographe professionnel, l’occasion de sortir de l’ombre. Armé d’un appareil photo miniature qu’il cache dans un pli de son pantalon, il prend un cliché de la condamnée au moment où elle reçoit la première décharge. Cette photo volée fera la Une du New York Daily News, le 13 janvier 1928, et divisera l’Amérique. D’un côté ceux qui pensent qu’elle découragera de potentiels criminels, de l’autre, les abolitionnistes, qui se servent de cette image sensationnelle pour illustrer la monstruosité de la peine capitale. Près de 80 ans plus tard, cette photographie reste la toute première image d’une presse à scandale, voyeuriste et cruelle.



Une irrésistible et coupable passion, paru en 2011 aux éditions Buchet/Chastel. Traduit de l'américain par Vincent Hugon

5 commentaires:

  1. Ben non alors, j'le lirai pas c'te bouquin mal ficelé et d'un mauvais écriturage !
    Bien le merci à vous pour c'te conseil
    Kate

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  2. Je viens d'entamer "Marilyn dernières séances"....Pas mal du tout! Je sens que ça va d'avantage me plaire :-)

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  3. Les éditeurs achètent des livres pas cher, avec une traduction au moindre coût, et voilà le résultat. Pas de travail de correction ou de relecture un peu sérieuse derrière... Et même les "grands". Je me souviens avoir acheté "Le Guépard" en Point Seuil (leur collection de poche), il y manquait carrément un cahier.
    D'ailleurs, Misty, je trouve que tu devrais nous donner le prix des livres dont tu nous parles...

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  4. Bonjour Msty, Je viens de terminer ce livre et franchement, je ne suis pas emballée ! on devine très vite comment tout cela se termine. Les personnages sont peu sympathiques.
    Le livre est ennuyeux, et sans vraiment de surprise ... mais enfin, je suis quand même allée jusqu'au bout. J'aime beaucoup la couverture. Ca laisse présager de tout autre chose.
    à bientôt Libellule

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    1. C'est vrai que la couverture est superbe et je me suis moi aussi faite avoir... décidément, le marketing fait des ravages!

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