dimanche 15 avril 2012

Remise du prix littéraire « Nouveau Talent » de Bouygues Telecom 2012 : j’y étais !

And the winner is…Annelise Corbrion pour son roman « La mémoire des autres ». Sans doute ne connaissez vous  pas cette auteure et pour cause.  Son premier roman tout juste publié aux éditions Calmann Levy, vient d’être récompensé le 11 avril dernier par le prix littéraire « Nouveau Talent » de Bouygues Telecom.

Depuis maintenant cinq ans l’opérateur de téléphonie a décidé, par le biais de sa Fondation, et en partenariat avec le quotidien Métro, d’apporter son aide à la publication d’un premier roman. A la clé : l’édition de l’ouvrage par une grande maison d’édition, en l’occurrence Calmann Levy, et un chèque de la coquette somme de dix mille euros de la part de La Fondation Bouygues Telecom. Seule contrainte pour les prétendants au titre : écrire un livre dans lequel les nouvelles technologies participent de la trame du récit. L’exercice imposé s’est un peu assoupli. Lors de la première édition, il s’agissait de s’appuyer exclusivement sur le langage SMS.
A une époque où l’édition connaît des heures difficiles, je trouve cela très estimable de la part d’une entreprise de premier plan, telle que Bouygues Telecom, d’apporter ainsi son soutien à la création littéraire. Ca n’est d’ailleurs pas la seule à agir dans ce sens. Véolia, France Télévisions, ou encore La Poste s’engagent également dans la promotion et la défense de la langue française. Mais Bouygues Telecom va encore plus loin. Au dernier Salon du livre, elle proposait des stages d’écriture de quatre jours, animés par Bruno Tessarech, romancier et président du jury « Nouveau talent ». Mieux, elle met également à disposition des auteurs en herbe un site dédié à la littérature, lesnouveauxtalents.fr. On y retrouve des conseils d’écriture, des infos sur l’actualité littéraire, des témoignages d’auteurs…

J’ai eu la chance, en tant que modeste animatrice d’un blog littéraire, d’être invitée à la cérémonie de remise de prix qui avait lieu, cette année encore, au Café des Editeurs, dans le VIéme arrondissement de la capitale.
Lorsque je suis arrivée, la salle était déjà bien remplie, bruissante d’un public plutôt féminin, bobo, la quarantaine. Dans une ambiance « cocktail du matin » de petits groupes discutaient avec animation entre mini-viennoiseries, café et jus d’orange. Après avoir échangé quelques impressions avec une lectrice membre du jury sur nos derniers romans lus (elle partageait mon avis  sur « Meurtres au manoir » dont je vous ai fait la critique dernièrement), je me suis installée face à la scène, impatiente d’écouter les discours et de découvrir la Lauréate.

C’est tout d’abord Pierre Marfaing, président de la Fondation Bouygues Telecom,  qui a ouvert le ban, se réjouissant de cette nouvelle édition de remise de prix, félicitant ses équipes pour l’organisation impeccable de l’événement et nous révélant enfin le nom de la gagnante : Annelise Corbrion.
La PDG de Calmann Levy, Florence Sultan, s’est ensuite lancée dans un discours pour le moins ambigü. Après avoir souligné que sa jeune auteure rejoignait Zola et Maupassant au sein du Panthéon de la maison d’édition (rapprochement audacieux, car n’est pas Zola qui veut et il ne s’agit là que d’un premier roman), elle a tout de suite contrebalancé son propos en expliquant que certains auteurs ne publiaient pas plus d’un roman et qu’il n’était pas du tout acquis, ni pour Annelise Corbrion, ni pour d’autres, de récidiver l’exploit. Voilà qui a dû amener Annelise à relativiser !
La Lauréate, une jeune femme de 27 ans, toute simple, très émue et encore étonnée d’avoir été sélectionnée, nous a alors noyé sous  un torrent de remerciements dignes d’une soirée de remise des Césars : ses parents, ses grands parents (inspirateurs de son roman), ses amis, Bouygues Telecom et Calmann Levy. Puis, elle nous a révélé qu’elle avait écrit son roman en à peine un mois. Je suis restée très très dubitative… Comment peut-on écrire un premier livre en si peu de temps quand on sait le travail de construction, de lecture et de relecture que cela exige. La performance aurait-elle été  récompensée au détriment du style ? La graphomanie n’aurait-elle pas pris le pas sur la littérature ? Je me suis d’autant plus interrogée que j’étais assise à côté du Lauréat de l’année précédente, Philippe Nonie, auteur de « L’inconnue », qui se targuait d’avoir écrit depuis quatre manuscrits… Aucun n’ayant pour l’instant trouvé preneur. Qu’en penseraient Zola et Maupassant ?

Cela dit je n’ai pas encore lu « La mémoire des autres », le doute est donc permis. Et si ça n’est pas de la grande littérature, c’est peut être un bon moment à passer. Je ne manquerai pas de vous faire part de mes impressions ici même. J'ai quoiqu'il en soit j'ai passé un très bon moment et suis repartie avec un exemplaire dédicacé!


Je vous laisse découvrir la présentation de ce roman par l’auteure elle-même.


Interview Annelise Corbrion, lauréate 2012 du... par LesNouveauxTalents

7 commentaires:

  1. C'est une belle initiative en effet et d'année en année les romans primés sont meilleurs.
    J'avoue que je n'ai pas le temps de lire tous les blogs, et j'ai sûrement râté celui des nouveaux talents, car c'est en déambulant dans les allées du salon du livre que j'ai vu l'atelier d'écriture ... A croire que la littérature est toujours animée de façon confidentielle. Où sont les émissions littéraires dans nos media ? elles sont bien rares ... alors que justement les nouvelles technos pourraient dynamiser le secteur, qui à mon sens a du mal à passer au 21è siècle.

    Merci pour cet article qui me fait encore une fois réfléchir à l'avenir de la littérature ...

    Kate

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  2. Tu as raison Kate, les émissions littéraires se font rares, ou à des heures improbables...Il est bien loin le temps d'Apostrophe"! Vaste sujet qui moi aussi me donne à m'interroger....

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  3. Coucou Misty!
    Petit "papier" dépeignant avec fidélité cette remise de Prix bien sympathique!
    Notre rencontre ce jour-là m'aura permis, d'une part effectivement d'échanger avec vous sur nos dernières lectures, et d'autre part de découvrir avec plaisir votre blog. Je commenterai certainement vos prochaines lectures car il semble que nous ayons les mêmes :)

    A bientôt,
    Violette

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    1. Bonjour Violette, merci pour votre commentaire. Plaisir partagé, j'ai beaucoup apprécié notre échange. Et tant mieux si nous avons les mêmes lectures, cela nous permettra de continuer :-) A très bientôt.

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  4. Merci Beaucoup pour cette petite critique.
    Simplement pour en revenir au passage de l'écriture en 2 mois, plusieurs choses :
    - d'abord, je n'avais pas dans l'optique d'être publiée quand j'ai écris ce roman. Je pensais plutôt envoyer le manuscrit à la session suivante et ne pensais pas dépasser le stade de la 1ère sélection.
    - ensuite, je l'avoue et je l'assume, ce n'est pas un roman digne du prix Goncourt. C'est comme on l'appelle plus communément, de la petite littérature pour passer le temps. Je n'ai malheureusement pas une plume aussi efficace que Zola ;-)
    Alors, effectivement, je comprends vos doutes quant à cette rapidité d'écriture (j'aurai préféré que ce ne soit pas mis en avant)mais j'espère que vous ne garderez pas que ça en mémoire.
    Je ne souhaite qu'une chose quand vous lirez ce livre : que vous preniez autant de plaisir à le lire que j'en ai eu en l'écrivant...

    En tout cas merci pour cet article et longue vie aux blogs littéraires !

    Annelise Corbrion

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    1. Bonjour Annelise,
      Merci pour votre passage sur ce blog et votre commentaire. Il est toujours très intéressant d'avoir des points de vue différents, d'autant plus lorsqu'il s'agit de celui de l'auteur lui-même. Vous l'aurez compris, mon billet n'était pas une critique de votre roman que je n'ai pas encore lu, mais plutôt une réflexion d'ordre général sur l'écriture à l'heure où tout se fait et se consomme à la vitesse de l'éclair. Je connais un peu le monde de l'édition et de la littérature et le travail qu'un roman demande, d'où mon étonnement sur la rapidité de "gestation" de votre roman. Je le lirai donc avec d'autant plus d'intérêt et j'espère "autant de plaisir que vous avez eu à l'écrire" :-) Je vous souhaite bonne chance pour la suite. A bientôt.

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  5. Bravo pour ce compte-rendu très intéressant et les réflexions qu'il vous a inspirées, Misty. Pour ma part, je regrette beaucoup cette mode du "quickie" et l'estime proprement mortifère pour notre littérature. Un roman vite écrit l'est souvent mal, les délais de relecture et de fabrication, raccourcis, n'en excluent pas les bavures ou les tournures fautives, et jusqu'à la "durée de vie" du livre lui-même qui n'excède pas deux mois... Bien sûr, il n'y a pas de règle et nous ne sommes pas à l'abri d'une bonne surprise, n'est-ce pas ? Et puis, n'est-ce pas le temps qui, au bout du compte, permet de trier le bon grain de l'ivraie ?

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