Un oiseau blanc dans le blizzard est le
second roman que je lis de Laura Kasischke. J’ai prudemment attendu sa sortie en livre de poche car le précédent
ne m’avait pas vraiment emballé (lire la critique ici). Pourtant, contre toute
attente, j’y ai souvent repensé et c’est ce qui m’a donnée envie de retenter ma
chance.
Kat a seize ans lorsque sa mère
disparaît soudainement, sans aucune explication. Si cet événement est un véritable cataclysme pour
l' adolescente , elle n’en laisse rien paraître et semble dénuée
de toute émotion. La vie de cette jeune américaine de l’Ohio continue, tristement
banale, entre un père taciturne et faible, et
Phil, un petit ami qui n’en a que le nom…
Pourtant elle s’interroge. Qui
était cette femme qui l'a mise au monde et dont elle ne sait rien ? Qu'est-ce
qui a bien pu la pousser à disparaître du jour au lendemain ? D’ailleurs
était-ce volontaire ?
Peu à peu, grâce aux souvenirs de Kat qui s'assemblent telles les pièces d'un puzzle, on en apprend
plus sur cette mère, mariée trop jeune, dont la vie
réglée et sans fantaisie la rend froide et acariâtre, jusqu’à jalouser la
jeunesse de sa fille. Son seul échappatoire semble être la fuite, mais est-ce
vraiment la cause de sa disparition ? Le doute s’installe jusqu’au point
d’interrogation final.
Loin d’être un livre policier, ce roman aborde le
thème de l’absence et la manière dont chacun est amenée à la vivre. Alors que le père s’enferme dans une tristesse
sans fin, sa fille, elle, tente d’avancer à sa manière, maladroitement, et trouve
refuge dans la thérapie et le sexe.
Comme dans En
un monde parfait, je suis restée sur
ma faim, pour plusieurs raisons. D’une
part, j’ai été gênée dans ma lecture par le nombre d’images employées par
l’auteur. Il y en a à toutes les pages. D'ailleurs le titre même de son livre est une métaphore. Elles sont parfois tirées par le
cheveux, voire totalement improbables.
Par exemple, ces pneus qui ne cessent de s'user, de
se ronger sur l'autoroute, où part ce caoutchouc quand il n'est plus sur les
pneus? Est-ce qu'il s'évanouit dans l'atmosphère - comme un gaz, un souffle
d'air caoutchouteux, inspiré, expiré? Ou bien est-ce qu'il enveloppe la route
comme une peau de serpent, comme une veste de peau vernie? Est-ce que nous ne
roulons pas chaque jour, sur le caoutchouc que nous avons-nous mêmes perdu?
D’autre part, je n’ai pas été séduite par l’aspect
psychologique du roman. Les
personnages sont pourtant bien campés et Laura Kasischke excelle dans la
description des sentiments contradictoires. Mais
malheureusement je n’y ai pas été sensible. Trop d’ambiguïtés, de non-dits, de
mal-être. Trop d'émotions tordues...
Le docteur Phaler regarde maintenant le sol, elle
fixe méchamment le visage de ma mauvaise mère projeté sur son luxueux tapis
oriental. Elle n'approuve pas ma mère. Elle est payée pour condamner ma mère.
C'est comme ça que les psychologues comme elle gagnent leur vie à travers ce
pays : en se scandalisant des échecs de nos mères.
Mais pourquoi? Parmi d'autres espèces animales, on trouve assez naturel que des mères gobent et avalent leurs petits.
Mais pourquoi? Parmi d'autres espèces animales, on trouve assez naturel que des mères gobent et avalent leurs petits.
Vous voyez ce que je veux
dire ?
Vagabondage : Si les métaphores de Laura Kasischke sont de qualité inégale, il
en est un qui était passé maître dans cet exercice, j’ai nommé Michel Audiard. Entre Les Tontons flingueurs et Un taxi pour Tobrouk, il n’y a qu’à se
baisser pour les ramasser. Mais connaissez vous la différence entre une
métaphore et une périphrase ? Explication dans cet extrait de Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu
pour des canards sauvages :
Un oiseau blanc dans le blizzard (Laura Kasischke) Date de
parution en livre de poche: 22/08/2012. Traduit de l’anglais par Anne
Wicke
Bon ben voilà ... Un livre que je ne lirai pas ... Merci de ton dévouement Misty !
RépondreSupprimerKate qui lit "la chute des géants" de Ken Follett (1005 pages boudiou) et qui adore !
Oui j'ai l'impression d'enchaîner les livres sans enthousiasme....T'as fini la chute des géants? Il va falloir en dire quelques mots sur le Pas it blog !
SupprimerVoilà qui ne donne guère envie. Et même, semble assez déprimant. Il pleut, les températures chutent en même temps que les feuilles, on a ressorti les pulls et les bottines... Que nous conseilles-tu d'un peu plus plaisant pour nos soirées douillettes ?
RépondreSupprimerFranchement, je n'ai pas grand chose sous le coude. J'ai terminé il y a quelques jours "le diable se cache à la campagne" mais c'est franchement moyen. Et là je lis un PD James en Vo...et bien même sans tout comprendre dans le détail, ça me plait bien plus que le reste !
SupprimerJe viens de commencer En un monde parfait et 50 pages plus loin je l'ai lâché. Je m'ennuie et je suis d'accord avec toi les images sont insupportables !
RépondreSupprimerBon ben je vais le vendre à une brocante ou le donner à qui veut ...
Kate
Oh laisse le sur un banc, il paraît que ça se fait maintenant.... Quand même ça me rassure que toi non plus tu n'accroches pas car les critiques sur cet auteur sont globalement ultra positives....
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