mardi 5 février 2013

INFIDELITES (Vita Sackville-West)


Infildélités est de ces livres dont l'on ne sort ni vraiment convaincu, ni vraiment déçu. Vita Sackville-West nous plonge en six nouvelles au cœur de promesses non tenues, de faux-semblants, de tromperies, de vengeance et de déception.

La première nouvelle Son fils, est sans doute la plus poignante et aussi la plus inattendue. L’auteur nous raconte l’histoire d’une veille dame qui attend, aux confins de sa campagne anglaise, le retour de son fils parti faire sa vie à Londres. Mille projets se bousculent dans la tête de cette mère. Elle voit dans l’arrivée de son garçon la fin de sa solitude. Peu à peu se dessine l’esquisse d’années de complicité et de partage. Car elle espère bien qu’il sera séduit par la vie rurale et décidera d'abandonner Londres pour toujours. A l’instar de Toute passion abolie, roman du même auteur que j’avais particulièrement aimé, Vita Sackville-West nous fait partager les joies, les peines, les doutes et les espoirs de cette vieille dame, assagie par les années mais encore remplie d'illusions. Bouleversant.

Les cinq autres nouvelles ne tiennent pas toutes la promesse de la première. Construites sur le même modèle, elles pêchent par manque d’originalité et sont d’avantage cousues de fils blancs.  Amitié, passion, amour, les thèmes se succèdent, suscitant plus ou moins d'intérêt. Cet été là ou Patience ne m'ont pas du tout émue. En revanche Justice m'a tenue en haleine, m'entraînant au sein d’une machination diabolique dont le leitmotiv est la vengeance. De quoi donner des idées aux jaloux de ce monde !

S'il y a des hauts et des bas dans les récits, l’écriture est sans faille. Vita Sackville West est de l’une ces rares auteures que je lis avec autant de plaisir que je me délecterais d’un roudoudou. L’écriture est simple et subtile, les histoires souvent cruelles mais touchantes. Le tout dans une atmosphère surannée qui sent bon le thé et les madeleines. Bref, un livre qui convient parfaitement à un dimanche cocooning.

Vagabondage :

Connaissez vous Nina Leen ? C’est l’une des premières photographes femmes à avoir travaillé pour Life Magazine. Je l'ai découverte grâce à la photo choisie par les éditions Autrement pour faire la couverture d'Infidélités. 
Nina Leen (1909-1995) est née en Russie et a grandi en Europe. Elle fait tout d’abord ses armes dans la photographie animale, puis décide de se concentrer sur l’American life. Femmes aux foyers, working girls, mode, glamour, mannequins, elle photographie la féminité sous toutes ses coutures. Ses clichés sont superbes et témoignent d’une époque ou l’élégance et la classe n’étaient pas que des mots. Pour découvrir quelques unes de ses photos, rendez-vous sur le site de Life.



Infédilités, de Vita Sackville-West, aux éditions Autrement. traduit de l'anglais par Micha Venaille. 14 euros.

2 commentaires:

  1. Les photos sont superbes ! Tellement glamour ! Bref, une autre époque...
    Quant au livre dont tu nous parles, Misty, j'avoue avoir été assez déçue. On dirait bien que le meilleur de son oeuvre a été publié, et que, vu son petit succès, les éditions Autrement font maintenant les fonds de tiroir.

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    1. Oui c'est vrai que le livre reste en dessous de "toute passion abolie" mais je l'ai trouvé très agréable à lire. Et moi qui pourtant n'aime pas beaucoup les nouvelles, je dois dire que là ça ne m'a pas dérangé.
      Quant aux photos je les trouve superbes également. Nina Leen mériterait un expo !

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