Il est certain qu’après l’irrésistible Beignets
de tomates vertes, j’attendais avec impatience un autre roman de Fanny Flagg.
Je me suis donc jetée sur Miss
Alabama et ses petits secrets, avec l’avidité d’une souris devant un
morceau de fromage. Miss Alabama n’atteint peut-être pas le
niveau très élevé des aventures de Ninny Threadgoode, mais elle nous
offre un concentré de nostalgie, de tendresse et d’humour subtile.
A soixante ans, Maggie Fortenberry, ex Miss Alabama
et employée dans une petite agence immobilière de Birmingham aux Etats-Unis, coule
des jours tranquilles. Trop tranquilles sans doute puisqu’elle estime
que rien de plus ne l’attend dans cette vie monotone. Elle décide ainsi de mettre fin à ses jours en
orchestrant le suicide parfait. Ni le jour du passage à trépas, ni l’heure, ni
la manière, ni même les vêtements qu’elle portera ne sont laissés au hasard.
Tout semble réglé comme du papier à musique. Sans héritier, elle a même
commencé à distribuer l’ensemble de ses biens à des associations. Mais cela est
sans compter les petits imprévus de la vie, à commencer par le spectacle des
Derviches tourneurs auquel, conviée par l’une de ses amies, elle ne peut
décemment refuser de se rendre. S’enchaîne à partir de ce moment une série
d’événements rocambolesques, dont la découverte d’un squelette dans le grenier
d’une vielle maison, qui ne va pas
faciliter la tâche de Maggie malgré toute sa détermination !
Fannie Flagg, comme à son habitude, nous transporte dans un univers tout à fait charmant et délicieux et surtout plein
d’énergie.
Si Maggie veut lâcher la
vie, la vie, elle, n’a pas l’intention de se laisser faire. Et ses amies n’y
sont pas étrangères. L’une, Brenda, est noire
et boulimique, l’autre, Hazel, est aussi petite qu’une poupée pour enfant. Des
différences qui, malheureusement, deviennent vite un handicap. Mais toutes deux sont irrémédiablement optimistes
et combatives. Il est ici question de résilience et de foi en la vie. L’histoire
pourrait se résumer à cette phrase prononcée par Hazel : Il n’y a pas assez d’obscurité dans tout
l’univers pour éteindre la lumière, d’une bougie aussi petite
soit-elle. (Désolée pour la traduction approximative mais j’ai lu le livre
en anglais).
On retrouve dans ce roman ce qui fait la marque de
fabrique de Fanny Flagg. Des
histoires de femmes, arrivées au crépuscule de leur vie, et dont l’existence va
être chamboulée par une rencontre fortuite. En découle la prise de conscience de la
préciosité de notre existence et qui nous ramène inexorablement au Carpe Diem qui devrait nous guider.
Je viens de terminer la
lecture de The all-girl-filling-station’s
last reunion (non traduit en Français pour le moment), du même auteur, et
le scénario est identique. Mais ça fonctionne parfaitement bien et ça réchauffe
le cœur. Surtout, c’est formidablement bien écrit. Les portraits des
personnages sont si précis et ciselés qu’on finit par avoir l’impression de les connaître réellement. C’est vous, c’est moi, ce que nous sommes déjà ou
serons dans quelques années. C’est ce qui fait la force de la romancière car
chacun peut se retrouver dans les états d’âmes, les joies, les tiraillements
les questionnements, de Maggie, Brenda, Hazel et les autres.
Vous avez envie d’une bouffée d’énergie et d’insouciance ?
Alors entrez dans le monde de Miss
Alabama et ses petits secrets. Bonne
humeur assurée !
Vagabondage :
Maggie doit finalement sa vie aux Derviches
tourneurs ! Moi-même, j’ai
toujours rêvé d’aller les voir. Ca n’est sans doute pas un hasard si Fanny Flagg a choisi ce prétexte pour éviter à son personnage de commettre l’irréparable.
La danse des Derviches est en fait une sorte de méditation active pendant
laquelle ils rentrent en communion avec Dieu, en abandonnant leur égo et leurs
désirs. Une sorte de ressourcement pour mieux vivre ensuite.
Miss Alabama et ses petits secrets paru le 7 mai 2014 aux éditions du Cherche-Midi, 21€. Format Kindle 16,99€.
Top, Top, top, j'ai adoré !Je l'ai lu avec énormément de plaisir, une belle histoire narrée avec talent et bienveillance, un personnage atypique selon les codes sociétaires, Hazel, qui est ce fil rouge, femme que tout prétendait à mener une vie difficile, et qui donne coeur, force et esprit aux acteurs de cette histoire. A consommer sans modération :-)
RépondreSupprimerCa ne pouvait que te plaire Leeloo! Tu n'as plus qu'à te jeter sur The all girl filling station's last reunion, c'est de la dentelle !
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