Ah ça, on en a entendu parler de La vérité sur l'Affaire Harry
Quebert ! Exceptionnel, la révélation littéraire du moment, un coup de
génie…Bref ce roman qui a reçu le
prix Goncourt des lycéens et celui de l’Académie
française 2012, a été encensé par la critique. Alors bien évidemment, voulant
garder la tête froide, j’ai décidé d’attendre que la mayonnaise retombe un peu. C'est ainsi que deux ans après sa parution, je me suis lancée dans la lecture de ce pavé de six cents soixante-dix pages.
Une fois commencé, il ne m’aura
fallu qu’une toute petite semaine pour en venir à bout.
Harry Quebert, écrivain à succès, coule des jours
tranquilles, retiré dans une petite bourgade du New Hampshire. Quand soudain tout bascule. Accusé du meurtre de
Nola Kellergan, une jeune fille disparue il y a trente trois ans et dont les
restes viennent d’être retrouvés dans son jardin, il doit faire face à son
passé. Son élève et ami Marcus Goldman entreprend aussitôt de mener l’enquête
afin de prouver l’innocence de celui à qui il voue une admiration sans borne.
Le scénario est plutôt classique mais ce roman est
très bien construit. Entre présent
et passé, sur fond d’élections présidentielles américaines (nous sommes à la
veille du sacre d’Obama), Joël Dicker nous emmène dans une Amérique puritaine et
traditionaliste. Les personnages sont bien campés et l’on découvre peu à peu la
face cachée de ceux qui semblaient pourtant blancs comme neige.
Au-delà de l’intrigue, l’auteur
se fait le critique de la justice, des médias, des sociétés d’édition et de
la société bien pensante en général, grâce à des portraits psychologiques
intéressants.
D’ici à dire qu’il est un génie, il y a un
boulevard. D’abord, parce que si
le livre est bien écrit et bien rythmé, ça n’est pas de la grande littérature.
Les ficelles du suspens sont déjà éprouvées et pour qui en a l’habitude il n’y
a pas de grosses surprises dans le déroulement de l’histoire (même si je me
suis faite avoir une ou deux fois).
D’autre part, trop de
rebondissements tue le rebondissement ! Cela devient un peu lassant,
presque caricatural, et finalement moins crédible.
Enfin, il plane un certain
malaise autour de ce livre. En effet, il semblerait qu’il soit inspiré
directement de La tâche, un roman de Philip Roth, pour qui Joël
Dicker ne cache pas son admiration. Je
pourrais dédier ce livre à Philip Roth, le seul écrivain encore vivant qui
m'ait autant inspiré déclare le jeune auteur Suisse.
Du coup, ça laisse à réfléchir
sur le génie du dit Dicker! N’ayant pas lu l’oeuvre de Roth je ne peux à ce
stade pas me prononcer. Mais il est vrai qu’en en parcourant le résumé, les
similitudes s’empilent.
Imposture ou hommage? Finalement il reste peut-être à écrire La vérité sur La vérité sur l’Affaire Harry
Quebert !
Coucou Mitsy, me revoilà après plusieurs mois d'absence, mais je continuais néanmoins à suivre tes lectures:)
RépondreSupprimerJe partage tout à fait ton avis sur ce livre: gros pavé qu'on dévore, personnages attachants, histoire "enlevée" et rythmée c'est vrai, mais grosses ficelles effectivement, ce qui gâche un peu notre plaisir car on s'attend à ce qui va suivre... Bref ce livre m'a déçue, d'autant plus que je l'ai lu dès sa sortie, au moment où il était encensé par tous, tu as pu toi-même bénéficier d'un peu plus de recul, pas plus mal:)
Je suis toujours contente de lire tes articles Mitsy. A bientôt,
Violette
Merci pour ton commentaire et ravie de te lire sur ce blog! J'ai moi même levé un peu le pied ces derniers moi mais je suis désormais prête à repartir pour un tour :-)) A très bientôt.
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