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Femmes sur un banc
New York World’s Fair
1964 Garry Winogrand
San Francisco Museum of Modern Art, gift of Dr. L. F. Peede, Jr.
Photo : Don Ross |
Cela faisait un
moment que les affiches de l’exposition Garry Winogrand (1928-1984) m’interpellaient
dans les couloirs du métro. Alors quoi de mieux qu’un après-midi off pour
se promener dans le Jardin des Tuileries et faire un détour par la Galerie
nationale du Jeu de Paume ? Dix petites minutes d’attente, et hop, j’ai pu accéder à la première rétrospective de cet artiste depuis vingt cinq ans.
Il y a de la vie dans
les photos de Winogrand, ça tourbillonne, ça vibre ! Ici, pas de
lignes horizontales, pas de poses arrangées, on est loin des clichés
académiques de Robert Doisneau.Tout est pris sur le vif et
c’est ce qui fait la puissance du travail de ce chasseur d'images. Son but n’est pas de
transformer ce qu’il voit, d’habiller la banalité de paillettes, mais plutôt de
saisir l’invisible et de montrer la fugacité de la vie. Le monde
n’est pas bien rangé, c’est un cafouillis. Je ne cherche pas à le rendre lisse,
disait-il.
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Gary Winogrand, Central Park Zoo, New York (1967). Collection of Randi and Bob Fisher, |
Garry Winogrand photographie des groupes de personnages dans diverses situations, la rue étant pour lui un lieu de prédilection. J’ai remarqué que quasiment systématiquement dans ses clichés, le regard de l’un d'entre eux se porte sur un événement hors champs, comme une rupture dans l’attention collective. Tous regardent dans la même direction, sauf un(e) qui semble percevoir ce que les autres ne voient pas. Est-ce cette singularité qui a attiré le photographe ?
Je ne connaissais pas Garry Winogrand et j’ai découvert grâce à un documentaire filmé en 1977 et présenté au Jeu de Paume, un homme plein d’énergie, expansif et volubile, complètement libre et affranchi de toutes règles, à l’image de ses photos. Artiste prolifique s’il en est, ce serial photographer laisse à sa mort 250 000 photos qu’il n’a jamais développées. Une centaine d'entre elles sont à découvrir à cette exposition réalisée en collaboration avec le San Francisco Museum of Modern art. Bien sûr la question se pose de savoir s’il fallait éditer ces images qui n’ont pas reçu le label de l’artiste. Nous y avons beaucoup réfléchi, et pendant longtemps. Nous en avons discuté avec sa famille, ses amis et d'autres photographes. Mais dans le cas de Winogrand, nous avons pensé que c'était la bonne décision à prendre, raconte Erin O'Toole, conservateur au SFMOMA et également commissaire de l'exposition (source site France TVinfo).
La question reste ouverte mais l’on ne peut pas bouder
son plaisir à admirer le travail de ce photographe encore bien méconnu.
A découvrir d’urgence jusqu’au 8 février 2015 !
Garry Winogrand,au Jeu de Paume. Plein tarif 10€ - Tarif
réduit 7,50€
© the estate of Garry Winogrand,courtesy Fraenkel Gallery, San Francisco. |
J'avais déjà bien envie de voir cette expo,et j'attendais ton article, ce que tu a écrit me confirme dans mon choix! j'en profite au passage pour te dire que ça fait plaisir de te retrouver aussi prolifique sur ton blog depuis quelques semaines !
RépondreSupprimerMerci Sabine, oui petit passage à vide mais c'est reparti! Hâte d'avoir ton avis sur l'expo. A bientôt :-)
SupprimerAlors pour moi c'est un mystere ce photographe. Je comprends son intention mais alors je suis complètement passé à côté .... Je ne me suis jamais autant ennuyée dans une expo. Rien ne m'a intéressée, aucune photo ne m'a interpellée. A moins que cela ne raconte la vacuité de la société americaine des années 60 ?
RépondreSupprimerTant pis pour moi ...
Kate