samedi 28 février 2015

TUEUSES MAIS PAS TROP (Stéphanie Mesnier)

Déterminée à ne pas me laisser envahir par la morosité ambiante, j’ai décidé de me concentrer sur des livres divertissants. Après le Christmas Pudding de Nancy Mitford, je vous propose donc le dernier roman de Stéphanie Mesnier, Tueuses mais pas trop. Un véritable concentré de bonne humeur.

Mariée à un célèbre avocat et mère d’un petit Paul, Camille Verdier peine à trouver sa place entre un époux coureur de jupons et une belle-mère bilieuse et envahissante. Un jour, alors qu’elle promène son fils au parc, elle tombe sur Rachel, une vieille connaissance à qui elle confie ses chagrins. Cette dernière, sensible à l’histoire de son amie, lui propose alors, pour mettre fin à ses souffrances,  un marché aussi extraordinaire qu’inattendu. Camille accepte, et rejoint ainsi les le Club très sélect des Bloody Ladies dont l’unique objectif est d’éliminer ceux qu’elles nomment les Encombrants.


Dans les romans de Stéphanie Mesnier il est souvent question de femmes fortes, au caractère bien trempé, en opposition à une gente masculine plutôt balourde.  Ce sixième roman ne fait pas défaut à cette règle mais l’auteure y apporte encore plus de mordant et d’humour qu’à ses précédents livres. Le scénario bien enlevé est soutenu par une écriture sans faille. Il faut dire que Stéphanie Mesnier maîtrise l’art de la formule. Je ne sais pas où elle va chercher certaines images mais quelques unes m’ont particulièrement amusée comme lorsqu’elle fait dire à l’un de ses personnages, Henriette : depuis la mort de mon pauvre Vladimir, ma vie n’est que vinaigre et cendres.

Ou encore à l’avocat Bruno Verdier :
Trop de conscience morale tue les possibles, aimait-il à répéter sentencieux.

Ou à Audrey, l’ancienne star de série télé devenue présentatrice :
Les descentes dans le monde réel la déprimaient. Pourquoi les vrais gens étaient-ils si moches se désolait-elle ?

Et un petit dernier :
Les progrès de la chirurgie et de la cosmétologie ne rivaliseront jamais avec la fraicheur de la jeunesse, et Audrey flirte dangereusement avec sa date de péremption.

Les situations comiques s’enchaînent jusqu’à la scène finale qui m’a franchement fait rire aux éclats dans le métro, provoquant la curiosité de certains passagers !

Mais ne vous y trompez pas. Derrière ce ton léger et drôle, la romancière dresse un portrait caustique de notre société. Les avocats sans scrupules, les journalistes égocentriques, le diktat de la mode et des régimes, les petits arrangements épiscopaux pour cacher les vilains secrets de l’Eglise, ne sont que quelques uns des thèmes qui passent dans une moulinette acérée. Je me suis régalée et même surprise, chose rare, à relire  certains passages pour en goûter à nouveau la saveur.
Je ne serais pas surprise que ce roman donne lieu à une adaptation cinématographique. A suivre donc…

Mais en attendant, courrez acheter ce livre réjouissant et réfléchissez à qui pourrait bien être votre encombrant….Et ne me dites pas que vous n’en avez aucun!


Vagabondage :
La mascotte du Club des Bloody ladies est le Flamant rose, un oiseau extraordinaire qui représente fort bien cette association de tueuses ! Voilà un animal majestueux et extrêmement coquet. Pour preuve, sa glande uropygienne fabrique une substance avec laquelle il se lustre le plumage pour faire ressortir sa couleur rose ! 
Surtout, il incarnait semble t-il dans l’Egypte ancienne Le Phénix, cet oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres et symbolise ainsi la vie éternelle.
Pour en savoir plus, voici un article répertoriant toutes les caractéristiques de cet animal à plumes extraordinaire. Cliquez ici





Tueuses mais pas trop, de Stéphanie Mesnier. Paru aux éditions Fayard en Février 2015. Version brochée 18€ - Version numérique 12,99€.

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