dimanche 12 avril 2015

MON ANNEE SALINGER (Joanna Smith Rakoff)

Nul n’est besoin d’avoir lu Jerome David Salinger (1919-2010) pour vous plonger dans le dernier livre de Joanna Smith Rakoff. En revanche à la fin de ces 357 pages vous aurez sans doute envie comme moi de découvrir l’auteur de l’Attrape-cœur si ça n’est pas déjà fait.

Nous sommes à l’aube des années 2000. Joanna, jeune diplômée débarque à New York. Elle vient de larguer son petit ami de fac pour un écrivain ténébreux et torturé. Passionnée de poésie et de littérature, elle décroche un boulot d’assistante dans l’agence littéraire qui représente le très populaire J.D Salinger. Mais attention, les règles de l’Agence sont strictes et la jeune femme doit les suivre sous peine de perdre sa place. Ainsi lorsque Salinger appelle, elle ne doit pas engager la conversation avec lui et le passer immédiatement à sa chef, elle ne doit transmettre aucun courrier d’admirateurs à l’écrivain et pas plus que de parler de lui à l’extérieur. Au fil des mois, elle commence à se faire une idée précise de l’ auteur octogénaire et elle qui n’a jamais ouvert un bouquin de Salinger finit par tomber inexorablement amoureuse de sa littérature, loin des clichés qu’elle avait en tête.

J’ai beaucoup aimé ce livre. Joanna Smith Rakoff nous dresse un portrait de Salinger qui laisse percevoir, au-delà de la réputation d’ermite que nous lui connaissons, un homme complexe et sensible qui ne peut baser ses relations que sur une confiance absolue, et un personnage fantasque et incontrôlable.

Mais la découverte de Salinger n’est pour ainsi dire qu’un prétexte à ce récit autobiographique. Cette année Salinger, à l’aube des années 2000, est telle une photographie que l’on découvrirait au hasard d’une brocante et qui nous rappelle le monde d’avant. D’avant les réseaux sociaux, d’avant l’explosion de la téléphonie mobile, d’avant les maisons d’édition qui ne prennent plus le temps de lire les manuscrits d’écrivains parfois talentueux. A l’Agence, les ordinateurs ne sont pas (encore) de mise, les photocopieuses à peine tolérées. Ca sent la naphtaline. Mais cela implique aussi un investissement total de la part des employés qui plutôt que de sortir mécaniquement des courriers types à a la pelle pour répondre à la horde d’admirateurs de l’écrivain, se voient obligés de les taper à la machine à écrire, prenant ainsi le temps de personnaliser les réponses et d’humaniser la relation.
Et puis Joanna nous raconte sa vie, ses doutes, ses petites victoires, ses plaisirs faits d’un sandwich savouré dans un rayon de soleil.
Il y a de l’humour et de la fraicheur dans l’écriture de Joanna Smith Rakoff, de la bienveillance  aussi et un peu de nostalgie. Tout ce que j’aime !

Il ne me reste plus qu’à lire quelques romans de Salinger pour compléter le tableau.


Vagabondage

Et vous, que faisiez-vous en 1997 ? Petit retour sur une année qui laissera des souvenirs…ou pas.
R.Kelly pensait qu’il pouvait voler (peut être un abus de substances illicites?),  les Spice girls étaient…spicy, Jim Carey pétait dans les ascenseurs, Julia Roberts menait une bataille acharnée pour évincer Cameron Diaz, le Titanic refaisait surface le temps d’un film, Tinky Winky débarquait dans la petite lucarne, toutes les célibataires se prenaient pour Ally Mac Beal et chantaient du Barry White dans les toilettes,  et paf Lady Di, Céline Dion nous explosait les tympans avec All by myself, Mac Gyver était  Jack O’Neil, Bruce Willis avait encore des cheveux... Vous avez envie de découvrir la suite ? C’est par ici !






Mon année Salinger, paru aux éditions Albin Michel en septembre 2014. Traduit de l’américain par Esther Menevis. Prix broché 20,90€-Format numérique 14,99€

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