samedi 20 juin 2015

ESPRIT D’HIVER (LAURA KASISCHKE)

Je suis toujours assez mitigée au sujet des romans de Laura Kasischke et pourtant, pour une raison que j’ignore, je m’obstine.  Esprit d’hiver fait partie de ces livres dont j’ai eu envie de sauter des pages pour connaître la fin, mais aussi parce que nombre de passages sont terriblement longs.

Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux.
C’est le matin de Noël et Holly se réveille avec un sentiment étrange. Alors que cette journée devrait transpirer la douceur et la joie, les catastrophes s’enchaînent. Tout d’abord, Holly et son mari se sont réveillés très tard et leurs invités doivent arriver éminemment. Eric part en trombe chercher ses parents à l’aéroport alors qu’une tempête de neige sévit. En attendant, Holly s’active pour rattraper son retard, mais les rapports avec Tatiana, sa fille adoptive de 15 ans née en Russie, compliquent le déroulement des opérations. Et Holly n’arrive pas à se défaire de ce sentiment oppressant : Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux.

Laura Kascischke  nous entraîne dans un thriller psychologique qui ne révélera ses réponses qu’à la toute dernière page. Le moins que l’on puisse dire est que cette auteur a l’art de ménager le suspens. Mais elle maîtrise encore mieux celui de la digression. Ce livre en est bourré, cassant régulièrement l’action! L’occasion sans doute de mieux connaître les personnages et surtout de raconter l’histoire de l’adoption de Tatiana dans un orphelinat de Sibérie. Mais c’est carrément horripilant  et cela m’a conduite à zapper des passages entiers tant ils ne représentaient finalement aucun intérêt.
Extrait :
Cela faisait vingt ans que Holly n’avait pas consulté un dentiste. Elle prenait simplement soin de ses dents – et, aujourd’hui, de celles de Tatty. Il lui suffisait de jeter un rapide coup d’œil dans la bouche de sa fille pour voir qu’il ne s’y trouvait aucune carie, que ses dents étaient immaculées. Eric évidemment n’aurait pas apprécié…  et blablabla sur des kilomètres.

Ma patience ayant ses limites, j’ai lu ce livre en diagonal parce que tout de même j’avais envie d’en connaître le dénouement. Et c’est là tout le paradoxe des romans de Laura Kasischke. Ils ne me laissent jamais indifférente et j’y repense longtemps après. Ils sont prémonitoires, inquiétants, angoissants.  Dommage que le suspens de celui-ci soit dilué dans des flots de détails.

Laura Kasischke a écrit ce livre en un mois et demi. Certains verront peut être là l’œuvre d’un prodige. Je n’y vois pour ma part que l’occasion manquée d’un bon roman.


Esprit d’hiver de Laura Kasischke , paru en 2013 aux éditions Christian Bourgois, traduit de l’américian  par Aurélie Tronchet, 294 p. Format broché 20 € - Format numérique 14,99€





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