Je pensais que Les Chroniques de San Francisco avait pris fin avec Mickael Tolliver est toujours vivant,
mais Armistead Maupin en a sous la plume et nous offre une jolie surprise avec ce
neuvième opus.
A 93 ans (et oui, le temps
passe), l’heure a sonné pour Anna Madrigal de mettre ses affaires en ordre. Mais
avant tout, elle doit se réconcilier avec le passé et le jeune homme qu’elle a
été. L’occasion pour nous, lecteurs,
d’en apprendre d’avantage sur l’énigmatique Lady du 28 Barbary Lane. Elle décide de se rendre à Winnemucca, sur
les traces de son adolescence. Le périple se poursuivra pour prendre fin au
festival Burning Man, un rassemblement haut en couleurs, où se trouvent déjà
Mickael Tolliver et tous ses fringants amis.
On retrouve encore une
fois les thèmes chers à Armistead Maupin, réactualisés au goût du jour : l’homosexualité,
les transsexuels, la procréation assistée, de quoi provoquer une syncope aux
partisans de la Manif pour tous (si vous en êtes, surtout ne lisez pas ce
livre).
Mais ce sont surtout le sujet des liens et des racines qui est abordé. Brian, Mary-Ann, Jake, Shawna et les autres, sont les membres de
ce qu’Anna appelle sa « famille logique ». Elle qui a quitté sa mère
alors qu’elle avait 17 ans, qui a changé de sexe et qui s’est finalement posée
à Barbary Lane, a trouvé parmi ses locataires de la première heure une véritable
famille, aussi solide que fidèle. Parfois,
les liens du sang ne sont rien comparés à ceux du cœur.
Et puis il y a Burning
Man, un personnage à lui tout seul. Une explosion de folie et d’excentricité
hors du temps, où tout est possible, et qu’Armistead Maupin nous décrit avec
une plume volubile et un brin nostalgique.
J’ai beaucoup aimé
l’alternance des chapitres entre la jeunesse d’Anna, telle une photo que l’on
retrouve au hasard d’un carton, et le
roadtrip à Burning Man qui nous plonge dans un monde loufoque et extravagant.
Alors encore une fois
bravo Monsieur Maupin et vivement la suite. Après tout, Mickael n’a que
soixante-sept ans et encore de bien belles aventures à partager.
Vagabondage
Burning Man est un
festival artistique qui se déroule tous les ans dans le désert du Névada, à
Black Rock City. La créativité de chacun peut s’exprimer (je soupçonne certaines substances illicites d’y être pour beaucoup) et l’événement se termine par la
crémation d’un mannequin géant. Bon ça ressemble un peu à une secte peace &
love temporaire mais cela a de plus en
plus de succès.
Voici quelques images qui
vous donneront peut-être l’idée de vous y rendre. En vélo a priori.
Anna Madrigal, de Armistead Maupin. Traduit de l’américain par Bernard Cohen. Paru aux
éditions de l’Olivier en avril 2015. Format broché 21,99€ - Format numérique
14,99€
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