lundi 23 mai 2016

LA PETITE COMMUNISTE QUI NE SOURIAIT JAMAIS (Lola Lafon)

Qui ne connaît pas Nadia Comaneci ? Ce nom qui s’est inscrit en lettres d’or sur les premières pages des journaux dans les années 70 a fait rêvé toute une génération de petites filles. Mais que sait on exactement de cette gymnaste mis à part une exécution parfaite de figures imposées ? Dans La petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon nous propose sa vision de l’histoire avec un petit et un grand H.

C’est à l’âge de 7 ans que Nadia est repérée par Béla Karolyi, un entraîneur d’origine hongroise, dont l’objectif grâce à des méthodes plus ou moins séduisantes, est de la faire monter sur le podium lors des Jeux Olympiques. Le résultat dépassera ses espérances puisque Nadia Comaneci est la première gymnaste à obtenir la note de 10 lors des JO de Montréal en 1976. Elle a alors 14 ans.




Lola Lafon trace le portrait imaginaire de cette petite fille que rien ne semble pouvoir atteindre ou déstabiliser. Il en ressort une personnalité sur laquelle je suis restée très mitigée. Froide, décidée, Nadia Comaneci telle que nous la décrit l’auteur ne vit que pour la compétition. Aucune place pour la légèreté de l’enfance ou les atermoiements de l’adolescence. Nadia travaille comme une forcenée, tombe, se fait mal, remonte sur scelle, jusqu'à atteindre la perfection dans sa discipline. Bela est un entraîneur sans concession, frôlant parfois la torture physique et mentale, mais rien ne semble pouvoir entamer la détermination de la jeune gymnaste.

Lola Lafon brode autour d’archives, d’interviews, d’articles et remplit les zones d’ombres à sa manière. L'épopée de Nadia Comaneci se déroule dans la Roumanie de Ceausescu, sur fond de guerre froide et il y a en effet suffisamment de non-dits pour écrire un roman. Entre les relations plus que douteuses de la championne avec le pouvoir en place et notamment le fils du dictateur Roumain, ou sa fuite très controversée aux Etats-Unis juste avant la révolution, cela laisse de la place à l’imagination et à l’interprétation.
Mais j’ai toujours du mal à accrocher avec les fictions basées sur des faits réels. Tout semble véridique, et en même temps on a du mal à voir ou s’arrête l’Histoire et ou commence l’histoire. Ne cherchez donc pas comme moi à démêler le vrai du faux, cela vous gâcherait la lecture.

Nadia Comaneci est tombée dans les oubliettes depuis bien longtemps. Ce livre, qui a reçu le Prix Femina en 2015, est l’occasion de lui redonner un peu de sa flamboyance.


Vagabondage

Le titre La petite communiste qui ne souriait jamais n’est pas sans rappeler Buster Keaton que l’on surnommait l’Homme qui ne rit jamais. Pour point commun, les acrobaties, les cascades et l’exigence de réussir son numéro dès la 1ère fois. Pour le reste, l’un nous fait rire, l’autre pas.
Retour sur ce génie du cinéma.



La Petite Communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon. Paru en 2014 aux éditions Actes sud, Format broché 21€ - Kindle 8,99€.


2 commentaires:

  1. Lu également il y a quelques temps, et j'ai bien aimé aussi. Souvenirs de ce petit prodige de la gymnastique de l'époque, à qui on avait volé sa jeunesse... Mais parcours intéressant et atypique dans un pays, où j'ai vécu, et que j'ai trouvé si attachant.
    A bientôt!

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    1. En effet, ce livre a dû faire écho à votre expérience en ayant vécu en Roumanie. C'est toujours intéressant de croiser son ressenti avec les mots d'un auteur. Et vous avez raison, un sacré prodige que cette petite Nadia !

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