
James Dean pour le grand public,
c’est avant tout un jeune homme beau comme un dieu, un sourire irrésistible, un
regard profond, une allure de rebelle. Sous la
plume de Philippe Besson, l’entourage de l’acteur se confie au travers de témoignages imaginaires. Ainsi, sa professeur d’art dramatique, le pasteur de
sa paroisse, les metteurs en scène avec lesquels il a tourné, son père, ses
amants, ses maitresses, et bien d’autres encore qui ont croisé sa route, nous
parle de LEUR Jimmy.
Et peu à
peu se dessinent les traits d’un jeune homme qui était l’ambiguïté même :
mi-ange mi-démon, bi-sexuel, fragile et volontaire, triste et joyeux.
Philippe
Besson nous brosse le portrait d’un jeune homme que rien n’aurait pu détourner de sa trajectoire fatale. Celui qui incarna Cal Trask dans A l’Est d’Eden (Elia
Kazan -1956) croquait la vie à pleines dents, comme si, dès son plus jeune âge, il
savait que rien ne dure et que l’on a que ce que l’on prend. Sans doute la mort
de sa mère quand il avait neuf ans n’est pas étrangère à cette philosophie.
Quelques
recherches sur internet m’ont vite permis de vérifier que les témoignages imaginés par Philippe Besson reposent pour la plupart sur des faits réels. Tout son art consiste
à replacer habilement des phrases, des morceaux d’interview dans la bouche des
uns et des autres et de reconstituer ainsi le récit d’une vie hors du commun. L’écrivain
redonne vie aux protagonistes, le temps d’un souffle, d’une étincelle et Jimmy
est bien là, avec nous, sa cigarette entre les lèvres, désarmant de sincérité,
sans faux-semblant.
Ce qui m'a frappé c’est la fulgurance
du destin de cet acteur légendaire, comme un film en accéléré. Chez lui, les années comptent triple : trois films en un an seulement qui le propulsent au sommet de
la gloire, une vie sexuelle débridée, l’alcool, les cigarettes, le sport, et
bien sûr la course automobile qui lui sera fatale. Aller toujours plus vite, ne
pas s’arrêter, foncer sans se retourner, se laisser glisser dans le tourbillon
de la vie, et puis un jour, s'arrêter, à vingt quatre ans, beaucoup trop
tôt. Mourir vite et en pleine vie.
Vivre vite est le premier roman
que je lis de Philippe Besson. Un récit à couper le souffle mais peut-il
vraiment en être autrement lorsqu’il s’agit de James Dean ?
Vagabondage :
Ce livre
a été l’occasion pour moi de découvrir Dennis stock, un photographe américain,
qui a, entre autres, suivi James Dean pendant plusieurs mois, en tirant une série
de portraits intimes et touchants. En voici quelques uns :
Vivre vite de Philippe Besson, paru aux
éditions Julliard en janvier 2015 et aux éditions 10/18 en janvier 2016. Prix
format poche 7€.
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