
1999 : nous quittons notre héroïne heureuse
et épanouie, prête à épouser l’homme de ses rêves, avec la ferme conviction que
le notre nous attend quelque part et que l’amour, le vrai, le beau, le grand,
n’est pas l’apanage des mannequins filiformes.
2013. La célibataire boulotte la
plus célèbre des années 90 fait son come back sur le marché des cœurs à
prendre.
Premier choc du nouveau roman
d’Helen Fielding : Bridget a cinquante et un ans. Au départ je me suis dit qu’il
y avait sans doute une erreur...mais non. C’est juste que les presque quinze ans qui
viennent de s’écouler, je ne les ai pas vu passer…
Deuxième
choc, elle est veuve. Je vous avoue que, comme des millions de lecteurs
britanniques j’ai été choquée et j’ai eu du mal à digérer la nouvelle. Tout ça
pour ça ??? Sortir vainqueur de toutes ces aventures, ces galères, ces
malentendus pour finalement se retrouver seule avec deux enfants quelques
années plus tard ? Mais qu’est-il passé par la tête de l’auteur ?
Et bien, Bridget
Jones sans quête d’amour ça n’est pas vraiment Bridget. Et la faire divorcer de
l’homme parfait n'étant pas envisageable, il fallait trouver une
porte de sortie. En
faisant disparaître Darcy dans des conditions héroïques (il meurt en négociant
la libération de travailleurs humanitaires au Soudan), Helen Fielding le fige
à tout jamais dans sont statut d’homme idéal et lui confère l’étoffe d’un demi-dieu.
La vie est pleine de
rebondissements. C'est comme le clavier d'un piano. Il y a les touches blanches
et les noires. On trouve dans mon écriture cet élément tragicomique, a confié Helen Fielding au
magazine Vogue britannique.
Voilà donc
comment l’on retrouve notre Bridget quatre ans après la disparition de Darcy (j’ai
encore du mal à l’écrire), prête à reprendre du service. Mais les temps ont
changé et les méthodes aussi. Les réseaux sociaux et les super marchés de
l’amour sur internet sont désormais indispensables à celles et ceux qui veulent
en finir avec le célibat. C’est tout naturellement sur Twitter que Bridget déniche son nouveau
coup de cœur, un "Toy boy" de vingt ans son cadet.
D’où le troisième choc:
Bridget est une cougar!
Après d’innombrables
rebondissements, trouvera-t-elle l’amouuuuuur?
La presse anglaise a descendu en
flèche ce denier opus de Bridget Jones. Trop guimauve, très en dessous des deux
premiers tomes, décevant, les critiques ne manquent pas.
Quant aux
internautes anglais, ils se sont déchaînés sur les réseaux sociaux, complètement dévastés par la mort de Mark Darcy. Certains menacent même de ne
pas lire Mad about the Boy en guise de
protestation !
Si le
scénario n’a rien d’original (Helen Fielding a repris a la virgule près les
ingrédients qui ont fait le succès des deux premiers romans), je me suis quand
même bien amusée. Toujours relaté sous forme de journal, Bridget compte ses
kilos en trop, ses cuites, ses gaffes, ses rides, son nombre de followers sur
Twitter, le nombre de textos envoyés, le nombre de textos reçus, le nombre de
textos prêts à être envoyés mais qui ne partiront jamais, son nombre de boy
friends…Et puis
l’on retrouve Daniel le baiseur fou, la mère toujours aussi piquée, et les amis
de bon conseils…ou pas.
Cependant,
c’est parfois un peu long et le style corrosif et impertinent des deux premiers
tomes est ici irrégulier. Les passages où il est question de vomi et de flatulences sont trop nombreux et finissent par lasser. D’autres séquences sont très mièvres, teintant quelques pages d'un petit air de Fifty shades of Grey, notamment
quand elle décrit des scènes d’amour.…
Mais globalement j'ai passé un bon
moment.
A
cinquante et un ans Bridget n’a pas changé d’un iota. Elle est ridicule, naïve
mais touchante dans sa quête d’amour et de sécurité, et c’est comme ça qu’on
l’aime !
Il est déjà question d’une adaptation cinématographique dans lesquels nous devrions retrouver Renée Zellweger, Hugh grand, et, dans un tout petit rôle, Colin Firth.
Pour le
lire en français il faudra que vous attendiez sa publication chez Albin Michel
au printemps 2014. Vous pouvez toujours le trouver sur Amazon en version
originale.
Vagabondage :
Mad about the Boy, c'est aussi le titre d'une célèbre chanson de Dinah Washington C'est sucré, c'est corsé, c'est bon...
Bridget Jones, Mad About the Boy, de Helen Fielding, paru le 10 octobre 2013 - 11,49€ au format Kindle sur Amazon.fr
Merci pour e doux air de Dina Washington...
RépondreSupprimerSophie
Merci Sophie. La musique adoucit les moeurs et je crois qu'en ce moment nous en avons bien besoin!
Supprimer