LA LISTE DE MES ENVIES (GREGOIRE DELACOURT)

Avez-vous jamais rêvé de gagner au loto et, comme dans la publicité, vous déchainer devant votre patron en clamant haut et fort Au revoir,au revoir Président ? Bien sûr les chances sont infimes mais après tout «Cent pour cent des gagnants ont tenté leur chance.

Et si ce jour arrivait, que feriez-vous vraiment? C’est tout l’objet du roman de Grégoire Delacourt, La liste de mes envies.

Jocelyne Guerbette, modeste mercière à Arras mène une existence paisible. Elle ronronne entre son mari, Jocelyn, et son petit commerce de bobines et de pelotes de laines. Seule diversion, son blog, Dixdoigtsdor, dans lequel elle partage avec ses lectrices la joie de la couture et du tricot.

Rien ne semble pouvoir briser la routine de cette femme simple, mais un jour, poussée par deux amies, elle tente sa chance au Loto et…se retrouve à la tête d’un pactole de dix-huit millions d’euros ! Alors que cette somme lui permettrait de réaliser ses rêves les plus fous, Jocelyne se demande si elle n’a pas beaucoup plus à perdre qu’à gagner et tente de mettre dans la balance les joies simples et l’amour de sa famille qui lui suffisent amplement.

En quelques cent quatre vingt pages, Grégoire Delacourt réussit tour à tour à nous émouvoir et à nous surprendre. Au début de ma lecture j’étais sceptique car la théorie selon laquelle l’argent ne fait pas le bonheur est un tantinet simpliste à mon goût. Je ne vais pas vous mentir, si je devais être l’heureuse gagnante du gros lot je ne m’interrogerais pas mille ans et je sais parfaitement ce que je ferais de mon gain. Elle est sympa Juliette mais on a envie de la secouer un peu. Pourtant, au fil des pages, j’ai compris ses états d’âme. La peur de l’inconnu peut être paralysante. Et la vie est remplie de petites joies, d’instants précieux, de partages, que l’on ne peut pas acheter avec un Jackpot de quelques millions.

Le roman est servi par une écriture à l’image de l’histoire qu’il raconte,  simple, sans ambages, charmante. Grégroire Delacourt nous enchante par quelques jolies formules :

Être riche, c'est voir tout ce qui est laid puisqu'on a l'arrogance de penser qu'on peut changer les choses. Qu'il suffit de payer pour ça.

Elle gardait les mots en elle, comme s’ils étaient rares. Nous conjuguions le silence elle et moi : regards, gestes, soupirs en lieu et place de sujets, verbes, compléments.

Voilà donc un roman sans prétention et agréable, qui a connu un succès international révélant peut être un besoin universel de revenir, enfin, aux vraies valeurs.

La liste de mes envies, de Grégoire Delacourt. Paru aux éditions Le livre de poche en juillet 2013. 6,90€.