dimanche 16 février 2014

AINSI RESONNE L’ECHO INFINI DES MONTAGNES (KHALED HOSSEINI)

Après les Cerfs-volants de Kaboul et Mille soleils splendides, Khaled Hosseini revient avec un troisième roman, aussi poignant que les deux précédents. Il nous entraîne dans une saga familiale bouleversante, dans laquelle chacun joue avec les cartes que le hasard lui a distribuées. Une véritable réussite.

Nous sommes en 1952, dans un petit village d’Afghanistan. Abdullah, 10 ans, et sa sœur cadette Pari, 3 ans, vivent avec leur père dans une misère noire.  Si noire, qu’un jour ce dernier commet l’irréparable pour se faire un peu d’argent. Il vend sa fille à de riches propriétaires de Kaboul qui ne peuvent pas avoir d’enfant.
Ce sacrifice a des conséquences inéluctables sur les destins de tous les protagonistes de la transaction, mais aussi sur ceux des générations suivantes.

Khaled Hosseini s’attache à nous relater la vie d’un personnage par chapitre, nous apportant ainsi à chaque fois un éclairage et un point de vue différents sur les événements qu’il nous conte. Et l'on s'aperçoit que rien n'est tout blanc ou tout noir. Les chapitres pourraient se lire comme des nouvelles indépendantes mais l’auteur a construit son roman comme une toile d’araignée dont tous les fils sont séparés mais indissociables. En somme, les trajectoires individuelles font l’histoire collective.
L’on voit donc s’entrecroiser les vies d’un paysan et d’un chef de guerre perverti, celles d’une riche propriétaire et d’un serviteur, d’un jeune garçon qui deviendra médecin et d’une petite fille pas comme les autres (je ne vous en dis pas plus…). L’histoire qui m’a le plus touchée est sans doute celle entre Nabi, l’oncle à l’origine de la transaction d’adoption de la petite Pari, et de son maître Monsieur Wahdati. Tendre, émouvante, toute en subtilité et en délicatesse, j’en ai eu les larmes aux yeux.
Tout cela est superbement bien orchestré car malgré la multitude de protagonistes, chacun trouve sa place et l’on n’a aucun mal à suivre leurs tribulations de l’Afghanistan aux Etats-Unis en passant par Paris. Il y a sûrement un peu de l'auteur dans cette histoire, lui qui suivit son père diplomate de pays en pays (dont quatre années passées en France) et dont le retour au pays fut empêché suite à l'invasion soviétique.

Khaled Hosseini aborde pêle-mêle des thèmes tels que la condition de la femme, le statut de réfugié, la misère, nous proposant une vision différente, loin des clichés  dont les journaux télévisés du 20H nous abreuvent. Lorsque régulièrement l'on nous annonce des bilans terribles de morts et de blessés, j'ai de plus en plus de mal à visualiser les individus qui se cachent derrière les chiffres, les moments de peine et de labeur, mais aussi peut être de joie et d’espoir. Ce sont ces hommes et ces femmes que l’auteur nous décrit, dans toute leur complexité, leurs doutes, et leur envie d’avancer et de vivre coûte que coûte.

Je n’ai pas lâché ce livre, à en oublier de descendre à la bonne station de métro ! Ce récit m’a prise aux tripes et, comme les deux précédents romans de Khaled Hosseini, m’a fait découvrir un autre visage de l’Afghanistan. Je vous le recommande très fortement.


Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, de Khaled Hosseini. Paru aux éditions Belfond en novembre 2013. 22,50€. Prix Kindle 15,99€

2 commentaires:

  1. Je suis en plein dedans (j'attendais la version poche). Toujours envoûtant cet écrivain. On se croit en Afghanistan, on ne peut pas oublier les personnages. Attachant, émouvant et parfois désespérant de voir le devenir d'un pays si riche ....
    Kate

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    1. Je t'envie Kate, d'en être encore à la découverte de ce livre! Tu as rasion, c'est envoûtant et ça tient sacrément en haleine. Bonne lecture :-)

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