dimanche 28 décembre 2014

PAS PLEURER (Lydie Salvayre)

Vous êtes incollable sur la  guerre d’Espagne  et vous avez quelques notions de la langue de Cervantes ? Alors vous pouvez vous lancer dans la lecture du dernier roman de Lydie Salvayre, Pas pleurer. Sinon, le mieux est de vous documenter avant de démarrer. C’est ce que j’aurais dû faire car si je maîtrise approximativement l’Espagnol, la guerre civile qui sévit sur la péninsule ibérique entre 1936 et 1939 ne m’est pas familière et cela a sérieusement entamé mon intérêt pour ce prix Goncourt 2014.
Lydie Salvayre nous raconte la guerre d’Espagne à travers le regard de sa mère, Montsé, adolescente à l’époque des événements. Entre roulement des « r » et Fragnol (mix entre le français et l’espagnol), Montsé nous plonge dans l’atmosphère de l’année 1936. Elle a quinze ans et toute la vie devant elle. Issue d’une famille modeste, elle rêve de révolution, d’un monde meilleur, et d’Amour, le grand, le vrai. Il a le visage d’un français rencontré à Barcelone. Un moment fou, presque irréel qui laissera en héritage neuf mois plus tard une petite fille, la sœur ainée de la romancière.

Pas pleurer porte bien son titre. Aucun passage larmoyant ou mélodramatique dans ce roman. Le problème est que l’histoire, avec un petit et un grand H, est particulièrement complexe.
Montsé nous fait revivre les velléités de justice des ouvriers et des paysans, la victoire du Front populaire, l’insurrection militaire qui déclencha la révolution, la répression menée par les franquistes et les phalangistes, les républicains, les nationalistes, la passivité coupable du clergé…
Autant vous dire qu’au milieu du livre je ne savais plus où j’en étais, qui pensait quoi, qui avait raison ou tort…
Diego est-il communiste ? Joséanarchiste ? Quelles sont les idées de Monstsé? Et Don Jaime alors? 
Ajoutez à cela de (trop) longs passages en espagnol, non traduits, et les renvois multiples à Georges Bernanos qui entrecoupent le récit, et vous aurez un drôle de fouillis ! 
Pour couronner le tout, Lydie Salvayre introduit dans ce roman une ponctuation tout à fait surprenante…Comme il y a eu l’art avant-gardiste, il y a maintenant la ponctuation avant-gardiste. Ainsi lorsque l’un des personnages parle et qu’il ne termine pas sa phrase pour une raison ou une autre, à bas les points de suspension ! Retour direct au récit sans avertissement. Par exemple :
«Vous vous en foutez bien sûr, d’ailleurs vous vous foutez de tout du moment que vos rentes tombent dans votre
Don Jaime s’était brusquement levé de sa chaise.».
Cela m’a laissée perplexe.

Un avis très mitigé donc sur ce livre, aussi bien sur le fond que sur la forme. Je n’ai jamais vraiment compris sur quelles bases était attribué le prix Goncourt. Bernard Pivot, membre du Jury cette année, a affirmé qu’au-delà du récit c’est une œuvre qui a été récompensée. C’est le premier livre de Lydie Salvayre que je lis, je ne peux donc pas me porter juge, mais, pour ma part, Pas pleurer ne sera pas dans le Top 5 des romans 2014.


Pas pleurer, de Lydie Salvayre, paru aux éditions Seuil en août 2014. 18,50€ format broché ou 12,99€ format Kindle

2 commentaires:

  1. Coucou Misty, comme souvent :) je suis d'accord avec toi. Et pour une fois, ce qui est trèès rare, j'ai même laissé tomber cette lecture... Pourquoi perdre son temps, d'autres livres attendaient sur ma table de nuit!
    Je n'ai aimé ni le style d'écriture ni le fil de l'histoire fort décousu, bref une déception, dommage.
    A bientôt pour d'autres lectures, Violette

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    1. Comme je te comprends Violette! J'ai moi même lutté pour arriver au bout et pouvoir écrire mon article! Très particulier en effet.... En tous cas, merci de ta fidélité sur ce site, toujours un plaisir de te lire.

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