samedi 4 janvier 2014

IN THE MOOD : C'EST A VOUS!

Chères lectrices, chers lecteurs,

Je vous souhaite une merveilleuse année 2014, pétillante et lumineuse. Grâce à vous nous allons la débuter sous le signe de la découverte et de l’amitié. En effet, je vous propose de découvrir les coups de coeur 2013 que certains d’entre vous ont eu la gentillesse de bien vouloir partager ici.
Merci donc à Maxime, Leeloo, Libellule, Magali, BrijouSabine et Kate de contribuer à élargir nos horizons littéraires (cliquez sur les noms pour accéder directement aux articles). Il y en a pour tous les goûts et je vais illico presto courir chez mon libraire pour faire mes provisions. Voici une année qui commence bien!
Misty.



MAXIME

Bloody Miami, de Tom Wolfe


Oh la, Misty, comme tu y vas ! Le livre qu’on a préféré cette année… La liste est longue et le choix, difficile. Concentrons-nous sur les romans, puisqu’ils constituent la matière première de ton blog. Romans étrangers, car la médiocrité de la production française fait que je n’y trouve jamais mon compte. Alors voyons : Don Carpenter, Augusten Burroughs, John le Carré, Rosie Dastgir… Tom Wolfe.
Tom Wolfe, son costume blanc, sa canne et son chapeau, son élégance, ses idées parfois provocatrices. Tom Wolfe, 82 ans et toutes ses dents pour mordre encore là où ça fait mal. Roman après roman, il radiographie l’Amérique, d’une plume critique. Wolfe est le témoin de son époque, le scribe, le secrétaire. Émile Zola est l’un de ses maîtres, faut-il s’en étonner ? Depuis 25 ans que Tom Wolfe, ancien journaliste, s’est lancé en littérature, il se réclame du roman naturaliste et réaliste.
Et il n’est qu’à lire Bloody Miami. Le vieux dandy nous y parle de la Floride, de l’immigration et de l’identité américaine. Cette plongée en apnée dans Miami, la ville de l’immigration par excellence, nous laisse sonnés. Connaît-on un autre endroit où des étrangers, en l’occurrence les Cubains qui débarquent par vagues depuis 1949, ont pris le pouvoir, pacifiquement et légalement ? Sur fond de dollars plus ou moins propres et dans une atmosphère de forte excitation sexuelle, la compétition entre communautés (Cubains, Haïtiens, Vénézuéliens, Nicaraguayens, Russes, Latinos Américains, métis, et blancs, les « Anglos », devenus très minoritaires) tient de la guerre et du dialogue de sourds.

Avant d’écrire son roman, Tom Wolfe a longuement enquêté. « Écrire exige d’abord de sortir de son immeuble », répète-t-il. Zola aurait approuvé, qui noircissait ses carnets de la même façon. Quant au prochain ouvrage de Wolfe, il devrait s’intituler The Human Beast. Tout un hommage.

Bloody Miami, paru aux éditions Robert Laffont, 24€50

BRIJOU
Humour Yiddish, de Jacqueline et David Kurc.

Mon coup de cœur par ces temps maussades va à un livre très drôle et pour cause, il recense 502 histoires juives ! Il s'agit du livre de Jacqueline et David Kurc, Humour Yiddish, un ouvrage très soigné (couverture, papier, textes, glossaire et un DVD de 26 minutes des spectacles de David sur scène), bilingue français/yiddish (en caractères hébraïques pour les yiddishisants et en yiddish translittéré pour ceux qui le comprennent mais ne le lisent pas) et que j'encourage d’autant plus que les deux auteurs, médecins retraités, y ont consacré plus de dix ans de leur vie et en assurent eux-mêmes l’édition. Cerise sur le gâteau, il est préfacé par deux maîtres es yiddish, Marek Halter et Yitskhok Niborski. Un pari réussi ! 

Humour Yiddish, de Jacqueline et David Kurc, paru aux Éditions Zeldov, (livre et DVD) 29€



L’hypnotiseur, de Lars Kepler

Ce livre m’a captivée, devrais je dire « hypnotisée », un peu simple peut être,  mais tellement proche du plaisir retrouvé à lire un livre qui fait froid dans le dos. Il s’agit là, d’un des meilleurs policiers que j’ai lu depuis longtemps, une intrigue intelligente, dense, des personnages complexes où chacun trouve sa place dans un puzzle captivant.
L’hypnotiseur écrit par un homme et une femme, sous le pseudonyme de Lars Kepler, serait-ce la recette magique pour assurer ce savant mélange de personnalités tourmentées, et d’une intrigue policière à faire pâlir et frémir (ma nostalgie des Hitchcock …) tout au long de ce roman ? 

Une ambiance froide et sombre, une justesse de l’intrigue qui s’associe parfaitement au lieu, un pays nordique, gris, froid et enneigé… Tout comme un esprit pris dans les méandres du conscient et de l’inconscient, avec pour seul espoir, l’hypnotiseur Eric Maria Bark.
Eric Maria Bark est un expert de l’hypnose médical, particulièrement des traitements suite à des traumatismes sévères, qui a arrêté d’exercer suite à un incident lors d’une séance d’hypnose. Seul un homme, l’inspecteur Joona Linna, saura le convaincre de mettre son art de la gestion de l’inconscient à son service, et ce, suite au meurtre d’une famille, avec pour seul  survivant Josef. Dès lors, nous naviguons dans les méandres de l’inconscient de Josef, dans une intrigue policière tirée au couteau, dans le conscient et la personnalité complexe d’Eric Maria Bark, avec un inspecteur, Joona Linna, qui permet de se raccrocher à la réalité, des vies et des destins croisés qui rendent notre cheminement réel / irréel palpitant.

La définition de l’hypnose qui m’a semblé la plus proche de ce que j’ai ressenti en lisant ce livre est celle-ci : L’état d’hypnose chez un individu désigne un état modifié de conscience distinct du sommeil. L’Hypnotiseur a modifié ma vision du genre policier dit « classique », m’a ôté le sommeil quelques nuits, mais m’a surtout emmenée dans des recoins de l’esprit que nous souhaiterions peut être ignorer, mais laissez vous gagner par le frisson, entrez dans la bulle Kepler et vous serez conquis …

L’hypnotiseur, Lars Kepler, paru aux éditions Actes Sud, collection Babel Noir, 9,31 €.



Les vieilles, de Pascale Gautier, prix Renaudot 2012.

Ce livre de 224 pages est jubilatoire, très bien écrit, et nous donne une image caustique et bien réelle des personnes âgées, dans ce pays où il n'est pas rare de devenir centenaire. Histoires et portraits d'une petite dizaine de  "vieilles", toutes veuves. "Il y en a une qui prie, une autre qui sort de prison, une autre encore qui parle à son chat, et certaines qui regardent les voisines de haut en buvant leur thé infect. Elles passent leur temps chez le coiffeur, elles boivent et jouent au scrabble, discutent des faits divers, s'offusquent de l'évolution des moeurs".  Elles critiquent leur progéniture qui ne vient pas assez les voir, elles savent que le monde change mais ne savent pas comment s'adapter.  Les techniques nouvelles les déroute …
Enfin, c'est un livre plein de fraîcheur et d'humour, d'une grande lucidité, qui prend le contre-pied de certaines idées reçues sur la vieillesse. Causticité, liberté de ton, que du bonheur …

Les veilles, paru en livre de poche en 2011, 6€


L'invention de nos vies, de Karine Tuil.

Sam Tahar a réussi dans la vie : brillante carrière d’avocat à New York, fortune et beau mariage. Pour réussir, vaut-il mieux être Samir le Maghrébin ou Samuel le Sépharade? Et si le succès de Sam était basé sur une imposture, sur l’histoire de son meilleur ami, Samuel ?
Samuel, lui, vit chichement dans une banlieue parisienne, rêve d’être écrivain ; sa seule réussite est de vivre avec la belle Nina qui l’avait préféré, par empathie, il y a 20 ans. A quarante ans, les 3 « amis » vont se croiser à nouveau : l’amour va-t-il changer de camp ? La chance va-t-elle être redistribuée ?  Est-ce une opportunité d’emprunter le chemin auquel on a renoncé à 20 ans ?

Ce livre nous tient en haleine de page en page ; les personnages sont entraînés dans un tourbillon d’évènements et de rebondissements, et le lecteur se demande, à chaque ligne, lequel des personnages va triompher?
Mais à la fin, c’est quoi réussir sa vie ?

L’invention de nos vies, paru aux éditions Grasset, 19,86€


SABINE


Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, de Jonas Jonasson. 

C’est le titre qui m’a fait acheter ce livre, il faut bien un départ à tout..Et bien le livre est comme son titre, farfelu, déjanté, original, drôle. Une foule de personnages se croisent  dans ce « roadbook », et même si il part parfois un peu loin l’auteur fait preuve d’une imagination sans limite, qui nous accroche au récit et nous fait souvent beaucoup rire ce qui est déjà pas si mal.
On aimerait tous je pense avoir un grand père comme le héros qui nous raconterait sa vie, comme si tout avait été normal  alors qu’en fait rien n’est normal chez ce personnage hors norme  qui a traversé les grands évènement  du siècle, en étant malgré lui l’un de ses acteurs principaux et en portant un regard sur le monde peu commun.
Pour moi c’est un livre qui met de bonne humeur, et ça fait du bien !
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, paru en livre de poche en 2012, 7,70€


KATE


Olympe De Gouges, de Catel et José-Louis Bocquet 

Un roman graphique à lire d’urgence pour se souvenir à quel point le combat des femmes est essentiel et à jamais inachevé. Olympe de Gouges est une femme de la Révolution, une femme prise dans une époque chaotique et qui profite de ces changements pour faire passer ses idées et actionner la lutte féministe. Dans les Droits de l’Homme, la femme n’est pas mentionnée, et le H majuscule n’y change rien. Olympe publiera les droits de la femme, se battra pour le divorce, le droit de votes, l’égalité entre homme et femme … bref des combats encore à mener, notamment lorsqu’on voit le recul dans les acquis récents de la femme. N’oublions pas que les femmes n’ont le droit de vote que depuis 1945, le droit d’avoir un compte en banque à leur nom propre depuis les années 60, le droit à l’IVG depuis 1974 … Si récent, si fragile ! 

Tout est ici cumulé pour que ce livre soit une épopée : Olympe + la Révolution + la guillotine + les droits de la femme + le libertinage + la liberté. Et croyez-moi ça change des histoires d’Angélique et autre Belle au Bois dormant. Le format BD est ici un excellent vecteur pour que les plus jeunes soient conscients de ce que représente les droits de chacun, homme ou femme, ici ou ailleurs. Catel et Bocquet nous offre 400 pages de la vie d’une femme, 400 pages d’histoire, 400 pages de passion.


Olympes de Gouges, paru aux éditions Casterman, collection Ecritures, en mars 2012. 24€.

6 commentaires:

  1. Merci Misty, très bonne idée ce partage ! Moi j'en redemande et j'attends les garçons !
    Peut être seront ils effrayés par mon choix de livre 😉
    Bonne année !! ✨🎉⭐️
    Kate

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    1. Les garçons sont de grands timides mais je ne désespère pas de leur contribution à ce blog! Très bonne année aussi Kate!

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  2. Quelle brillante idée ma Misty que de nous faire contribuer modestement à "l'excellence" de ton blog :-)
    Ça a été un exercice pas simple pour moi mais réalisé avec plaisir, et ma plume frémit déjà à la pensée d'une nouvelle parution ;-)
    Enfin je dis bravo à ces femmes de proses pour les decouvertes à venir et l'enrichissement de ma mistytheque avec du maximetheque, libelluletheque, sabinetheque, katetheque, magalitheque et brijoutheque !
    Mesdames nous representons l'ecclectisme de la femme dans la littérature, fière d'avoir participé.
    Je dis donc HIP HIP HIP Misty

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    1. Merci Leeloo et au plaisir de renouveler l'expérience :-)

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  3. Oui, vraiment, on peut être fières de nous. C'est de l'excellent ouvrage. Je dirai même, "c'est de la balle". À faire plus souvent...

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    1. Ca ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde Maxime :-) Je réfléchis déjà à une seconde édition !

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